Revenu Universel Garanti : Une promesse électorale ambitieuse mais irréaliste selon Ike Ngouoni

À l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril, Alain-Claude Bilie-By-Nze a dévoilé une proposition phare de son programme : la mise en place d’un Revenu Universel Garanti (RUG) de 150 000 FCFA par mois pour les Gabonais les plus vulnérables. Présentée le 31 mars à Libreville, cette mesure fait déjà débat, notamment auprès d’Ike Ngouoni Aila Oyouomi, ancien porte-parole de la présidence sous Ali Bongo. Ce dernier a vivement critiqué la viabilité économique de cette promesse sur le réseau X.
Alain-Claude Bilie-By-Nze assure que ce revenu serait financé grâce à un prélèvement de 10 % sur les revenus pétroliers et miniers, une rationalisation des dépenses publiques et une amélioration de la collecte fiscale. Cependant, Ike Ngouoni conteste cette approche, affirmant que les chiffres avancés ne tiennent pas la route.
Selon ses calculs, le coût du programme atteindrait 900 milliards FCFA par an, alors que les fonds disponibles, basés sur les recettes du secteur extractif, ne représenteraient que 136 milliards FCFA. « Cela laisse un gouffre financier de plus de 760 milliards FCFA par an, sans qu’aucune source crédible de financement complémentaire ne soit précisée », a-t-il dénoncé.
Une vision contestée de la lutte contre la pauvreté Pour Ike Ngouoni, cette approche relève plus d’une logique d’assistanat que d’un véritable plan de développement. Il estime que la lutte contre la précarité passe par des réformes structurelles plutôt que par l’octroi d’une rente fixe. « Ce n’est pas en distribuant de l’argent qu’on redonne de la dignité aux populations, mais en mettant en place un État efficace qui crée des opportunités », a-t-il martelé.
Face à cette proposition jugée irréaliste, Ike Ngouoni met en avant d’autres pistes qu’il considère comme plus crédibles, notamment une « Allocation Tremplin » destinée aux jeunes. Cette aide, selon lui, serait temporaire et accompagnée d’un programme de formation et d’accès à l’emploi, garantissant une insertion durable sur le marché du travail. Il rappelle également avoir initié le « Hub Jeunes Gabon », une plateforme visant à accompagner concrètement les jeunes au lieu de leur faire des promesses intenables.
Ce débat autour du RUG illustre une opposition plus large entre deux visions économiques : l’une misant sur une redistribution directe des richesses et l’autre privilégiant une transformation structurelle du pays. En pleine campagne électorale, les Gabonais devront trancher.