Didier Ovono affirme avoir été contraint de jouer la CAN 2017 sous pression du président Ali Bongo
Dans une interview exclusive accordée à Actu People avec Guillaume Vergès, l’ancien gardien de but gabonais Didier Ovono a levé le voile sur les coulisses obscures de sa participation à la Coupe d’Afrique des Nations 2017. Pour la première fois, l’ex-international raconte comment des pressions politiques et des menaces directes auraient influencé sa décision de représenter le Gabon lors de la compétition.
Des menaces au téléphone
C’est un témoignage fort et troublant que livre Ovono. Il affirme avoir reçu un appel menaçant peu avant la CAN 2017: « Je reçois un coup de fil et on me dit que si tu ne viens pas à la CAN, sache que tu as de la famille ici. Je ne pourrai pas assurer la protection de ta famille. Tu as refusé de venir défendre ton pays« , aurait déclaré Ali Bongo, président du Gabon à l’époque.
Ces mots, selon Ovono, ont pesé lourdement dans la balance, transformant une décision sportive en un choix de survie.
Un sacrifice de carrière
Le joueur explique qu’au moment des faits, il évoluait dans un club qui comptait sur lui pour le long terme: « En venant à la CAN, je sacrifiais ma carrière parce que j’étais dans un club où on m’aimait, où on m’avait proposé un contrat de 3 ans + 1, c’est-à-dire 3 ans, je terminais ma carrière et ensuite je passais dans le staff.«
Mais cette perspective de fin de carrière paisible a été abandonnée sous la pression. « J’ai refusé parce que mon pays ne m’a pas donné le choix. Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé de jouer la CAN 2017. Je n’ai pas eu le choix… »
Une fierté malgré tout
Malgré ce contexte tendu, Didier Ovono ne nie pas l’amour qu’il porte à son pays et la fierté qu’il ressent à l’idée de l’avoir représenté sur la scène continentale: « …mais c’était une fierté pour moi de représenter mon pays. »
Une parole libérée
Ce témoignage vient s’ajouter à une série de révélations récentes d’anciens internationaux africains qui dénoncent les interférences politiques dans le football. En prenant la parole, Ovono brise un silence long de plusieurs années, et interroge sur le respect du libre arbitre des athlètes, même au plus haut niveau.
