Alain-Claude Bilie-By-Nze : « Je respecte ce choix, même s’il ne saurait emporter mon adhésion »

C’est un exercice délicat qu’Alain-Claude Bilie-By-Nze a entrepris ce lundi 14 avril 2025, au lendemain de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle. Battu dans les urnes selon les chiffres communiqués par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, l’ancien Premier ministre n’a pas fui sa responsabilité de candidat : il s’est présenté devant la presse, assumant son rôle jusqu’au bout. Mais il l’a fait à sa manière.
D’emblée, il s’est inscrit dans une posture républicaine : « Le démocrate dans l’âme que je suis salue le climat d’apaisement dans lequel cette élection s’est déroulée ». Une manière de poser un cadre, de saluer la tenue du scrutin dans une atmosphère maîtrisée, loin des tensions que le Gabon a pu connaître lors de précédents rendez-vous électoraux.
Mais très vite, Alain-Claude Bilie-By-Nze a glissé une nuance importante. S’il salue le processus, il reste mesuré quant au résultat : « Ce choix, je le respecte, même s’il ne saurait emporter mon adhésion ». L’homme est élégant, mais pas naïf. Il reconnaît la volonté exprimée dans les urnes, sans pour autant s’y rallier pleinement. Une prise de position qui laisse entendre que des questions demeurent, sans les formuler frontalement.
Il enchaîne ensuite avec un message adressé au candidat déclaré vainqueur, Brice Clotaire Oligui Nguema : « J’ose espérer que le vainqueur déclaré du scrutin du 12 avril, à qui je souhaite bonne chance pour le Gabon, trouve enfin les ressorts indispensables pour répondre aux nombreuses attentes sociales de nos compatriotes ». Le mot est pesé. Enfin. Comme un rappel que ces attentes ne datent pas d’hier, et que ceux qui les portent y compris lui n’ont pas cessé de les exprimer.
Dans cet exercice d’équilibriste, Bilie-By-Nze réussit à maintenir trois lignes de force : reconnaître le climat apaisé du scrutin, respecter la légitimité institutionnelle des résultats, mais préserver sa liberté d’analyse et de jugement. Ce n’est ni une capitulation, ni une contestation. C’est une position politique réfléchie, posée, mais stratégique.
Reste à savoir si cette ligne fera école parmi les autres candidats de l’opposition ou s’il restera seul dans cette posture à mi-chemin entre reconnaissance et vigilance. Ce qui est sûr, c’est qu’il reste, dans le paysage politique gabonais, un acteur à suivre de près.