Pierre Alain Mounguengui propulsé à la vice-présidence de la CAF: une consécration sur fond de polémiques

Pierre Alain Mounguengui, président de la Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT), a été nommé troisième vice-président de la Confédération Africaine de Football (CAF) lors de l’Assemblée générale extraordinaire tenue au Caire. Une promotion historique pour le Gabon, mais pas sans zones d’ombre.

Une carrière au service du ballon rond
Ancien arbitre international respecté, Mounguengui est une figure familière du football africain. Après avoir foulé les terrains comme officiel, il a su grimper les échelons administratifs avec un certain brio. Depuis 2014, il dirige la FEGAFOOT avec un cap affiché : professionnaliser la discipline au Gabon et hisser les Panthères parmi les grandes nations africaines.Réélu à deux reprises malgré des contextes parfois tendus, Pierre Alain Mounguengui est aussi membre du Comité exécutif de la CAF, où il siégeait déjà avant cette nouvelle promotion éclatante. Sa nomination comme troisième vice-président vient donc saluer un engagement de longue haleine au service du sport roi.
Une consécration sur fond de polémiques
Cependant, derrière les projecteurs de cette annonce historique, quelques nuages persistent. Mounguengui est en effet toujours sous le coup d’une mise en examen dans son pays, liée à une affaire de non-dénonciation d’abus sexuels présumés dans le milieu du football gabonais. Arrêté en 2022, puis relâché après plusieurs mois de détention, il n’a jamais été inculpé pour faits directs, mais son silence supposé sur ces crimes a fait l’objet d’une vive controverse.
Des voix se sont élevées, notamment dans la presse internationale et parmi des ONG de protection de l’enfance, pour dénoncer le manque de rigueur éthique de certaines instances sportives africaines. Un rapport indépendant mandaté par la FIFA avait d’ailleurs recommandé en 2023 une suspension immédiate de ses fonctions — recommandation restée lettre morte jusqu’à aujourd’hui.
Un mandat sous haute surveillance
Désormais vice-président, Pierre Alain Mounguengui portera une lourde responsabilité: celle de redorer le blason du football africain, de plus en plus scruté sur la scène internationale. À un moment où la CAF ambitionne de renforcer sa crédibilité, notamment en matière de gouvernance et de lutte contre les abus, cette nomination apparaît à la fois comme une opportunité et un test grandeur nature.
Pour le Gabon, c’est aussi une chance unique d’avoir un de ses fils aux commandes du football continental. Mais l’exercice sera périlleux : au moindre faux pas, les critiques pourraient ressurgir avec encore plus de vigueur.
Un nouveau chapitre plein d’incertitudesEntre ambition personnelle, fierté nationale et pression internationale, Pierre Alain Mounguengui s’engage dans un mandat qui s’annonce aussi passionnant que périlleux. Sa capacité à convaincre par ses actes et à incarner une nouvelle ère pour le football africain sera décisive.
L’histoire retiendra-t-elle cette nomination comme un tournant pour la CAF ou comme un symbole des défis persistants du sport africain ? Les prochains mois nous le diront.