Henri-Claude Oyima : un capitaine de la finance pour piloter la relance économique du Gabon

Le lundi 5 mai 2025, Henri-Claude Oyima a été nommé ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère. Une nomination stratégique dans un contexte de réformes institutionnelles et économiques, qui voit ce banquier chevronné hériter de plusieurs portefeuilles ministériels jusqu’alors séparés. Une concentration de pouvoirs financiers qui en dit long sur les attentes du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’égard de celui qu’on surnomme « l’homme des chiffres ».
Avec cette nomination, Henri-Claude Oyima devient l’architecte en chef de la politique économique du pays. Il prend la tête d’un méga-ministère regroupant désormais l’économie, les finances, la dette, les participations de l’État et la mission sensible de la lutte contre la vie chère. En clair : il supervise la gestion des caisses de l’État, les stratégies de croissance, les entreprises publiques et les politiques de régulation des prix. Un portefeuille étendu, qui exige vision, méthode et fermeté.
Un pedigree qui inspire confiance
Henri-Claude Oyima n’est pas un novice. Président-directeur général du groupe BGFIBank, qu’il a transformé en un acteur bancaire majeur sur le continent, il dispose d’une solide expertise en matière de gestion financière, d’investissement et de gouvernance économique. Ancien président de la Confédération patronale gabonaise (CPG), il connaît également les rouages du secteur privé et les attentes des opérateurs économiques.
Diplômé en sciences économiques, titulaire d’un MBA en finances, il est aussi reconnu pour sa capacité à structurer des entités complexes, à imposer des normes de rigueur et à insuffler une culture de la performance. En faire un pilier de l’exécutif sur les questions économiques apparaît donc comme un choix stratégique.
La tâche qui l’attend est colossale. Le pays fait face à une pression inflationniste qui fragilise le pouvoir d’achat des ménages. Les finances publiques, encore marquées par des années de mauvaise gestion, doivent être assainies. La dette intérieure, notamment vis-à-vis des PME, nécessite un plan de décaissement crédible. Le tissu économique, quant à lui, attend des réformes structurelles pour redevenir compétitif.
Henri-Claude Oyima devra également garantir la transparence dans la gestion des entreprises à participation publique, lutter contre les détournements, améliorer la mobilisation des ressources internes et redonner confiance aux bailleurs internationaux.
L’homme de la situation ?
En lui confiant un portefeuille aussi central, le président Oligui Nguema semble vouloir envoyer un message clair : l’heure est à la rigueur, à la compétence et à la redevabilité. Reste à savoir si Henri-Claude Oyima saura naviguer dans l’univers politique avec la même efficacité qu’il l’a fait dans les arcanes de la finance. Ce qui est certain, c’est qu’il entre au gouvernement avec une réputation solide, des attentes énormes et une feuille de route qui n’admettra ni improvisation, ni erreur de pilotage.