Football féminin gabonais: « Encore une saison sans championnat, jusqu’à quand ? »

Pour la troisième année consécutive, le championnat national féminin est à l’arrêt. Un silence qui inquiète et indigne les actrices du terrain. Le blogueur sportif gabonais Alvine Obiang tire la sonnette d’alarme.
Alors que les championnats masculins de première et deuxième divisions arrivent à leur terme dans une certaine normalité, le football féminin gabonais, lui, reste à l’arrêt. Pire encore, pour la troisième saison consécutive, aucune rencontre officielle n’a été disputée par les clubs féminins de première division.
Dans un texte publié sur ses réseaux sociaux, Alvine Obiang, journaliste en formation et blogueur sportif, s’interroge: « Encore une saison sans championnat, jusqu’à quand ? »
Un football féminin à l’abandon
Depuis mai 2023, aucune compétition n’a été organisée. Malgré les engagements répétés des autorités sportives, la réalité reste inchangée. « Les championnats féminins n’ont malheureusement jamais débuté. Pour la troisième saison consécutive, le championnat national féminin de première division est à l’arrêt, laissant les joueuses sans compétition, sans visibilité et sans perspectives d’avenir », dénonce Alvine Obiang.
Des réunions ont bien eu lieu entre la Ligue nationale de football professionnel (Linafp) et le ministère des sports, mais aucun résultat concret ne s’est matérialisé sur le terrain. « Les engagements restent lettre morte », affirme-t-il.
Des carrières sacrifiées, des rêves brisés
Faute de compétition, de nombreuses joueuses finissent par renoncer. Certaines se reconvertissent, d’autres tentent leur chance à l’étranger, sans accompagnement. « Certaines ont décidé d’abandonner complètement le football et de se lancer dans d’autres choses », regrette Obiang.
Ce vide compétitif a également des conséquences visibles sur les sélections nationales. Les Panthères U17 ont subi une lourde défaite face à l’Afrique du Sud, et l’équipe seniors A s’est inclinée face au Mali. « Sans compétition régulière, les joueuses manquent de rythme, d’expérience et de cohésion, des éléments essentiels pour rivaliser sur la scène internationale », explique-t-il.
Un enjeu d’égalité et de responsabilité
Au-delà du sport, c’est toute une question d’égalité et de responsabilité publique qui se pose. « En négligeant le football féminin, c’est l’égalité et la justice que nous mettons de côté », alerte le blogueur.
Et d’ajouter: « Il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités et agissent concrètement pour relancer le championnat féminin. Le développement du football ne peut se faire sans l’inclusion et le soutien des femmes. Investir dans le football féminin, c’est investir dans l’avenir du sport gabonais. »
Un appel à l’actionL’inertie actuelle met en péril une génération entière de talents féminins. Le football féminin gabonais ne demande qu’à vivre, s’exprimer, et progresser. Il est plus que temps d’en faire une priorité.