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La drogue au Gabon : mais par où entre-t-elle ? Complicité des autorités?

On se réveille chaque jour avec une nouvelle saisie de stupéfiants, des jeunes arrêtés en possession de cannabis, de la cocaïne ou de pilules aux noms à faire frémir. Les prisons se remplissent, les quartiers s’asphyxient, la jeunesse s’enfonce. Mais une question brûle toutes les lèvres : comment la drogue arrive-t-elle jusqu’à Libreville, Port-Gentil, Franceville ou Oyem ?

Le Gabon n’est ni un pays producteur ni un pays industriel de transformation de drogues. Alors, d’où viennent ces produits ? Par la mer ? Par les airs ? Par la route ? À en croire les saisies douanières ponctuelles et fortement médiatisées, les agents sont vigilants. Mais la réalité sur le terrain raconte une tout autre histoire. Car pour chaque kilo intercepté, combien passent en douce, dans l’ombre, avec la bénédiction du silence complice ?

Des douaniers à géométrie morale variable ?

Il serait naïf de croire que tout passe sans qu’aucun œil officiel ne s’en aperçoive. Les ports et aéroports du Gabon sont pourtant bien gardés, non ? Vidéosurveillance, scanner à rayons X, brigades spéciales… Mais tout cela fonctionne-t-il vraiment ? Ou plutôt, fonctionne-t-il uniquement quand il s’agit de contrôler les petits commerçants ou les voyageurs lambda, pendant que les vrais trafiquants passent, eux, escortés par les réseaux bien huilés et les mallettes bien pleines ?

La corruption, ce poison légal

Le mot est lâché : corruption. Ce mal endémique qui gangrène tout. Quand un agent des douanes touche plus d’argent en une nuit pour laisser passer une cargaison douteuse que durant tout son mois de travail légal, que croyez-vous qu’il fasse ? Le choix est vite fait, surtout quand aucun contrôle réel ne suit, quand les sanctions ne tombent jamais, ou quand elles sont étouffées dans des rapports qui ne voient jamais le jour.

Silence en haut lieu

Et que dire des silences gênés de certains responsables quand il s’agit de parler de la provenance de certaines drogues ou de la protection dont bénéficient certains trafiquants bien connus ? Il faut être aveugle pour ne pas voir que la chaîne du trafic ne tient pas sans relais puissants dans l’administration.

Les jeunes arrêtés ne sont que les exécutants. Les vrais barons, eux, se promènent en 4×4 climatisés, protégés par leurs réseaux politiques, douaniers, policiers, voire judiciaires.

Et le peuple dans tout ça ?

Le peuple regarde, se tait, ou pire, s’habitue. On connaît tous ce quartier où « ça vend la drogue », cette maison louée cash par un « businessman » inconnu. Mais on préfère ne pas parler. Parce qu’on a peur. Ou parce qu’on espère en tirer profit un jour. Le drame est là : notre tolérance progressive à la pourriture.


Conclusion

La drogue ne passe pas par magie. Elle passe parce qu’on la laisse passer. Parce que des douaniers ferment les yeux, parce que des responsables couvrent, parce que l’État manque de volonté politique réelle pour casser ces réseaux.

La vraie question n’est pas seulement « par où entre la drogue au Gabon ? », mais plutôt : qui l’introduit, qui la protège, et qui en profite vraiment ? Et tant que ces questions resteront sans réponse, la jeunesse continuera de tomber, pendant que les vrais coupables trinqueront au champagne.

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