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Fonds stratégiques : entre ambitions louables et défis de mise en œuvre

Le gouvernement a récemment dévoilé  » cinq Fonds Stratégiques ». L’initiative vise à dynamiser des secteurs clés de l’économie nationale, de l’énergie à l’agriculture en passant par le logement et les infrastructures. Si ces ambitions sont saluées, leur concrétisation soulève des interrogations légitimes quant aux mécanismes de financement, de gouvernance et d’évaluation qui garantiront leur succès et leur impact réel sur la vie des citoyens.

L’annonce de la création de cinq fonds stratégiques a été accueillie avec un mélange d’espoir et de prudence. Avec pour but d’insuffler une nouvelle dynamique dans des domaines aussi variés que l’énergie et l’eau (FNEE), la pêche et l’aquaculture (FDPA), l’habitat (FGHL), les infrastructures (FNI) et l’agriculture (FSA), cette feuille de route dessine une volonté affichée de s’attaquer à des problématiques structurelles.

Chaque fonds est présenté comme un levier de souveraineté énergétique, un outil de structuration des filières alimentaires, un mécanisme de régulation du logement, un bras armé de la modernisation des infrastructures, et un catalyseur des investissements agricoles.

L’intention si elle est louable, doit néanmoins être tempéré par un examen rigoureux des défis inhérents à de tels programmes.

Le Nœud du Financement et Transparence

La première interrogation porte sur le financement pérenne de ces fonds. D’où proviendront les ressources nécessaires pour les abonder substantiellement et durablement ? S’agira-t-il de redéploiements budgétaires, de nouvelles sources de revenus étatiques, de partenariats public-privé (PPP) dont les modalités restent à préciser, ou d’un recours accru à l’endettement ?

La clarté sur l’origine et la régularité des financement est indispensable pour assurer la viabilité à long terme de l’initiative et éviter qu’elle ne reste qu’une déclaration d’intention.

Au-delà des flux financiers, la gouvernance et la transparence de ces levier seront scrutées à la loupe. La question des mécanismes de gestion, de contrôle et de reddition des comptes se pose également avec acquitté.

L’implémentation des garanties d’une utilisation rigoureuse des deniers publics pour éviter les déperditions, « éléphants blancs » ou les soupçons de favoritisme sont par ailleurs de mise. L’expérience passée dans la gestion de fonds publics, incite à une vigilance accrue.

La mise en place de comités de pilotage indépendants, d’audits réguliers et transparents, et la publication des allocations et des résultats seront des gages de crédibilité.

Capacité d’exécution et mesurabilité des impacts

Disposer de ressources financières est une chose, avoir les structures administratives, techniques et humaines capables de concevoir, piloter et suivre efficacement des projets complexes en est une autre.

Les ministères concernés disposent-ils des compétences et des moyens logistiques nécessaires pour traduire ces ambitions en réalisations concrètes sur le terrain et dans des délais raisonnables ? Un renforcement des capacités pourrait s’avérer nécessaire.

Autre préoccupations, l’évaluation et l’impact réel de ces fonds sur l’économie et le quotidien des Gabonais. Comment le succès de ces initiatives sera-t-il mesuré ?

Des indicateurs de performance clairs, quantifiables et assortis d’un calendrier précis de réalisation sont-ils prévus et seront-ils communiqués publiquement ? Au-delà des effets d’annonce, les citoyens, particulièrement ceux confrontés à la cherté de la vie, attendent des résultats tangibles.

Une énergie plus accessible et moins coûteuse, une alimentation de qualité et abordable, des logements décents, des infrastructures fonctionnelles améliorant leur mobilité et leur accès aux services.

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