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Éducation numérique: Le Gabon mise sur la Banque mondiale pour sa transformation

Le gouvernement gabonais poursuit sa modernisation de l’éducation avec l’appui de la Banque mondiale. Une séance de travail, tenue le 12 juin à Libreville, a permis de faire le point sur le projet « Gabon Digital ». Si les ambitions sont claires, certaines voix s’interrogent déjà sur l’influence croissante des bailleurs internationaux sur les choix stratégiques du pays.

Dans un contexte de refonte globale de son système éducatif, le Gabon a reçu ce mercredi une délégation de la Banque mondiale, conduite par Madame Aissatou Diallo, Représentante résidente pour le Gabon et la Guinée équatoriale. À l’ordre du jour : le projet Gabon Digital et son application dans le secteur de l’éducation.La séance de travail a été présidée par S.E. Madame le Ministre d’État en charge de l’Éducation nationale, entourée de ses équipes techniques. Il s’agissait de passer en revue les axes de collaboration autour de la transformation numérique de l’école gabonaise, notamment en lien avec les réformes budgétaires proposées depuis la revue des finances publiques de 2018.

Un partenariat ambitieux mais orienté

La Banque mondiale accompagne le Gabon dans cette transition avec des appuis financiers et techniques. La mise en place de plateformes numériques, la formation des enseignants aux outils digitaux, l’accès aux ressources pédagogiques en ligne, ou encore la gouvernance numérique du système éducatif sont autant de volets soutenus par l’institution internationale.

Du côté gouvernemental, l’accent est mis sur l’accélération des réformes et la volonté de faire du numérique un catalyseur de performance et d’inclusion sociale. Madame le Ministre d’État a souligné l’importance de créer « une école gabonaise moderne, équitable et compétitive ».

Une ambition nationale sous pilotage externe ?

Si les intentions affichées sont louables, cette dépendance croissante vis-à-vis de la Banque mondiale soulève néanmoins des interrogations. Derrière les aides financières et les conseils techniques, certains analystes pointent une influence qui dépasse le cadre strict du partenariat.

En effet, la Banque mondiale, loin d’être une œuvre philanthropique, conditionne souvent son soutien à des réformes structurelles alignées sur des modèles néolibéraux. L’éducation, domaine hautement stratégique, devient ainsi un champ d’expérimentation piloté depuis l’extérieur, au risque d’affaiblir la souveraineté décisionnelle du pays.

Quid alors de l’adaptation locale, des priorités culturelles, et de la maîtrise réelle du rythme et du contenu des réformes ? Le Gabon, en quête de modernité, ne doit pas perdre de vue que l’indépendance éducative est aussi un pilier fondamental de la souveraineté nationale.

MBOLWE MEDIA NEWS

Détenteur d'une Licence en Sociologie (parcours Travail et Organisations) et d'un Master en Qualité Hygiène Sécurité Environnement, je suis un jeune africain, journaliste dans l'âme, amoureux de sport, de musique (éclectique), de la vérité, du savoir et de la justice.

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