
C’est un projet aux allures de révolution pour le secteur énergétique gabonais. Petro Gabon a présenté le 7 juillet un plan d’investissement massif pour un nouveau centre de stockage de gaz à Owendo. L’objectif est de mettre fin aux 90% des importation de gaz butane consommé par ses ménages gabonais.
Chaque année, le pays dépense des sommes importantes en devises pour importer la quasi-totalité du gaz butane nécessaire à la cuisson, une énergie essentielle pour des millions de Gabonais.
Cette dépendance fragilise non seulement la balance commerciale du pays, mais l’expose aussi à la volatilité des prix sur les marchés internationaux et aux ruptures des chaînes d’approvisionnement.
Le projet porté par Jean-Baptiste Bikalou, PDG de Petro Gabon, vise à briser ce cycle de dépendance vise à substituer les importations par une production nationale fiable et compétitive, et ainsi renforcer l’autonomie stratégique du Gabon.
Le futur complexe, situé dans la zone portuaire d’Owendo, sera doté d’une capacité de stockage de 8 000 mètres cubes de GPL, assez pour tripler les capacités de stockage actuelles du pays.

Le projet permettra de doubler la capacité de production nationale de 200 à 400 tonnes par jour. Une augmentation spectaculaire qui devrait non seulement satisfaire la demande intérieure croissante, mais aussi créer un tampon de sécurité pour éviter les pénuries récurrentes.
« Dans un contexte de transition énergétique, où les ressources propres en matière d’énergie, en particulier le gaz butane, connaissent une demande croissante des consommateurs, ce nouveau dépôt […] permettra de répondre à la demande croissante, prévenant ainsi les pénuries et les ruptures de stock », a expliqué Petro Gabon lors de la présentation.

Le projet comprend un pipeline de 4 km pour un approvisionnement direct depuis le port, quatre réservoirs « cigares » sécurisés sous talus, et un centre de remplissage ultra-moderne capable de traiter plus de 1 000 bouteilles par heure.
L’implication du ministère des Travaux publics pour l’intégration du pipeline dans les infrastructures existantes souligne l’alignement entre le secteur privé et l’État sur cet enjeu de souveraineté.