Gabon : face à la menace de choléra dans la sous-région, les autorités sanitaires en état d’alerte
Face à la recrudescence inquiétante des cas de choléra dans plusieurs pays de la sous-région, le ministre gabonais de la Santé, Pr Adrien Mougougou, a annoncé une série de mesures préventives pour protéger le territoire national. À travers un communiqué officiel consulté par l’Agence gabonaise de presse, les autorités sanitaires affirment avoir déclenché l’alerte maximale, bien qu’aucun cas n’ait encore été détecté à ce jour au Gabon.
Parmi les actions engagées figurent la mise en alerte du système national de surveillance épidémiologique, le renforcement des contrôles sanitaires aux frontières terrestres, maritimes et aéroportuaires, ainsi que l’équipement des laboratoires pour permettre un diagnostic rapide en cas de suspicion.
Une campagne nationale de sensibilisation a également été lancée, visant à informer la population sur les modes de transmission du choléra et les gestes essentiels de prévention. « Prévenir le choléra, c’est en parler autour de nous, afin de mieux nous protéger. La vigilance collective est notre meilleure défense », a souligné le Pr Mougougou dans sa déclaration.
Une menace régionale prise au sérieux
Dans la sous-région d’Afrique centrale, plusieurs pays, notamment la République démocratique du Congo et le Cameroun, font face à une flambée de cas de choléra, une maladie diarrhéique aiguë souvent liée à une mauvaise hygiène de l’eau et des aliments. Le choléra peut entraîner une déshydratation sévère et, en l’absence de traitement rapide, la mort.
Les mouvements transfrontaliers fréquents dans la région, combinés aux déficiences en infrastructures sanitaires dans certaines zones rurales, augmentent le risque d’importation du virus. Le Gabon, conscient de sa position géographique stratégique, entend donc anticiper tout foyer épidémique.
Une réponse salutaire, mais encore fragile
Si la réponse du ministère de la Santé semble rapide et coordonnée, elle met en lumière les failles structurelles persistantes dans le système de santé publique gabonais. L’efficacité de la riposte dépendra non seulement de la réactivité des services sanitaires, mais aussi de la capacité des populations à intégrer les messages de prévention.
La sensibilisation reste la clé dans un pays où l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates n’est pas uniforme. En outre, la transparence dans la communication gouvernementale et la collaboration avec les acteurs régionaux de la santé seront cruciales pour faire face à une menace qui ne connaît pas de frontières.
Le Gabon est pour l’instant épargné. Mais la menace est réelle. Et la meilleure arme reste une préparation rigoureuse, soutenue par une vigilance collective.
