Politique

Législatives 2025 : Ensemble Pour le Gabon dénonce des « manquements graves » dans la validation des candidatures

À un peu plus d’un mois des élections législatives prévues pour le 27 septembre prochain, le climat politique s’alourdit. Le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG) a réagi avec fermeté à la publication, ce 20 août dans le quotidien L’Union, de la liste officielle des candidatures retenues par le ministère de l’Intérieur.

Dans un communiqué, EPG dit « regretter » le choix des autorités de rendre publique cette liste seulement un jour avant l’expiration du délai légal accordé aux candidats pour introduire un recours devant la Cour constitutionnelle. Une contrainte jugée particulièrement pénalisante pour les candidats résidant hors de Libreville, qui ne disposent que de 24 heures pour déposer un éventuel recours.

Le parti pointe également un déséquilibre flagrant dans le traitement de ses dossiers : sur les 24 candidatures déposées, avec accusé de réception à l’appui, seules 10 ont été validées, tandis qu’une autre a été retenue sous la bannière d’indépendant, alors qu’elle avait été présentée officiellement au nom d’EPG.EPG dénonce par ailleurs le rejet « sans explication » de plusieurs dossiers qui avaient pourtant été complétés dans le délai supplémentaire de 48 heures accordé par le ministère de l’Intérieur et la Commission nationale pour l’organisation et le contrôle des élections (CNOCER). Une attitude que le parti qualifie de « manquements graves » et qu’il assimile à une tentative d’exclusion.

Un climat de suspicion autour du processus électoral

L’accusation portée par EPG intervient dans un contexte où la crédibilité du processus électoral est scrutée par l’opinion nationale et internationale. Les griefs relatifs au calendrier de publication, au rejet inexpliqué de candidatures et au non-respect des délais additionnels posent une question fondamentale : les institutions en charge de l’organisation du scrutin respectent-elles elles-mêmes les règles qu’elles fixent ?

En appelant le ministère de l’Intérieur et la CNOCER au « ressaisissement » et au « respect des textes en vigueur », EPG met en lumière une inquiétude partagée par de nombreux observateurs : le risque de voir les élections de septembre entachées par des soupçons d’arbitraire et de partialité.

Cet épisode révèle une tension structurelle dans le système électoral gabonais : la distance entre les garanties démocratiques affichées dans les textes et leur application concrète. La publication tardive des candidatures validées, conjuguée à l’absence de justification claire pour les rejets, traduit un déficit de transparence qui fragilise la confiance dans les institutions.

En réduisant à une poignée les candidatures validées d’un parti qui avait pourtant respecté la procédure, les autorités s’exposent à des accusations de sélectivité politique. Or, dans un contexte post-transition où le discours officiel promet un renouveau démocratique, chaque manquement de ce type est lourd de conséquences : il alimente la défiance, polarise la scène politique et compromet l’apaisement nécessaire à un scrutin véritablement crédible.

La critique formulée par EPG n’est donc pas anodine. Elle interpelle directement l’État sur la cohérence de son engagement en faveur d’élections libres et transparentes. Reste à savoir si ces alertes seront entendues avant le rendez-vous électoral de septembre.-

Articles connexes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page