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Législatives et Locales : le triomphe du pragmatisme

À l’approche des élections législatives et locales de septembre, le paysage politique gabonais connaît une mutation profonde. Finie l’époque de l’affrontement binaire entre le Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancien parti-État, et une opposition unie.

Le grand chambardement des alliances

La nouvelle donne politique, issue de la transition entamée en 2023, a fait voler en éclats les anciennes certitudes. L’UDB, fondée par Brice Clotaire Oligui Nguema, est devenue la nouvelle force gravitationnelle. Le Parti présidentiel attire aussi bien d’anciens cadres du PDG que des figures de l’opposition.La carte des alliances électorales témoigne de ce bouleversement.

L’UDB multiplie les tickets conjoints avec son principal rival théorique, le PDG, dans des circonscriptions comme la Sébé-Brikolo ou Lambaréné. Ailleurs, elle s’allie avec le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) de l’actuel vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier.

D’autres formations, comme Les Démocrates (LD) et le Rassemblement pour le Gabon (RPG), autrefois adversaires, font désormais cause commune.

Le primat du local sur l’idéologie

Ces rapprochements, parfois contre-nature, ne sont pas le fruit d’une convergence idéologique mais relève du simple calcul stratégique. Dans un contexte de compétition accrue, l’objectif est de maximiser les chances de victoire en capitalisant sur l’implantation locale des uns et des autres.

Les considérations nationales et les programmes politiques semblent relégués au second plan, au profit de logiques de pouvoir et d’intérêts circonscriptionnels.

Cette tendance est renforcée par la présence de près de 147 candidatures indépendantes qui pourraient jouer les arbitres et accentuer la fragmentation de la future Assemblée nationale.

Vers un parlement fragmenté ?

Cette nouvelle dynamique laisse présager une Assemblée nationale à la physionomie inédite.

Si l’UDB ambitionne d’obtenir une majorité pour soutenir l’action du chef de l’État, elle devra probablement composer avec une multitude d’alliés aux intérêts parfois divergents.

Le futur parlement pourrait être le théâtre de négociations permanentes, avec des majorités se formant au gré des textes et des enjeux.

Cette évolution marque une rupture avec des décennies de vie politique structurée par le poids écrasant du PDG.

Si elle peut être perçue comme un signe de vitalité démocratique, elle comporte aussi le risque d’une instabilité politique si les intérêts particuliers l’emportent sur l’intérêt général.

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