« Gouvernement de Salut National » : Ondo Ossa et alliés bientôt en prison?


Alors que le pouvoir du président Brice Clotaire Oligui Nguema est désormais consolidé par une élection, une prestation de serment et la formation de son gouvernement, son opposant Albert Ondo Ossa persiste et soutient un « gouvernement de salut national » formé au sein de la diaspora. Cette initiative, bien que symbolique, place ses membres et son principal soutien sous la menace directe et sévère de la loi, qui réprime lourdement les atteintes à la sûreté de l’État.
La Formation d’un contre-pouvoir en exil
Annoncé le 16 août 2025 par le professeur Daniel Mengara et sa composition dévoilée le 23 du même mois par son porte-parole, Henri Omva, ce « gouvernement de salut national » se présente comme l’émanation politique de la diaspora gabonaise opposée au régime de Libreville.
Il s’appuie sur les résolutions des « assises patriotiques » tenues à Paris en mai et juin 2024, et a pour objectif affiché de « travailler à la libération finale et totale du Gabon du clan des Bongo-Oligui ».

Président de ce gouvernement selon la nouvelle constitution, Albert Ondo Ossa qui se considère toujours comme le président légitimement élu lors du scrutin contesté d’août 2023.
Il a officiellement félicité cette « initiative courageuse et salutaire ». Pour lui, ce gouvernement représente un espoir pour le « retour à l’ordre constitutionnel ».
Un risque de prison réel

Si la portée politique de ce gouvernement en exil reste à démontrer, les risques juridiques pour ses membres et alliés sont, eux, bien réels et particulièrement élevés. Le Code pénal gabonais dispose d’un arsenal législatif précis pour ce type de situation, qualifiant ces actes de crimes contre la chose publique.
La création d’une autorité gouvernementale par Albert Ondo Ossa et ses alliés s’exposent à des accusations de « mesures contre l’exécution des lois ou contre les ordres du gouvernement ».

Si les faits sont qualifiés de « complot attentatoire à la sûreté de l’Etat », la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité. Le fait pour Albert Ondo Ossa de continuer à se présenter comme le « président élu » et pour les membres du cabinet en exil de s’arroger des titres ministériels tombe sous le coup de l’usurpation de fonction.
Le discours de ce gouvernement parallèle, qui ne reconnaît pas les institutions en place, peut être interprété comme un appel à la sédition. Contester la légitimité du pouvoir et de ses décisions peut être considéré comme une incitation à la désobéissance civile.