

Le rapport « The State of commodity dependence 2025 » de la CNUCED souligne la fragilité de nombreux pays africains face à leurs importations alimentaires. Le Gabon, bien que ne figurant pas parmi les plus grands importateurs en volume, présente une situation notable qui mérite attention.
Un montant d’importations substantiel pour une population réduite
Pour la période 2021-2023, le Gabon a importé pour 904 millions USD de produits alimentaires, le classant au 27ème rang des 54 pays africains. Ce chiffre est particulièrement significatif lorsqu’on le compare aux 2,4 millions d’habitants que compte le pays.
Contrairement aux géants comme l’Égypte qui totalise 16,4 milliards USD pour 112 millions d’habitants ou le Nigeria, 5,59 milliards USD pour 218 millions d’habitants, le montant élevé des importations gabonaises par habitant révèle une dépendance structurelle profonde, malgré la richesse en hydrocarbures du pays.

Implications pour la souveraineté et la diversification
Cette dépendance expose le pays aux fluctuations des prix mondiaux et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, qui affectent directement le coût de la vie et la balance commerciale.
Les 904 millions USD représentent une sortie de devises importante pour une économie dont le PIB moyen était d’environ 19,5 milliards USD sur la même période. Un frein pour la diversification et le développement du secteur agricole local, qui ne représente qu’environ 5,8% du PIB.

La position du Gabon met en lumière la nécessité d’une transformation agricole et d’une diversification économique. La construction d’une résilience et d’une autonomie alimentaire est une priorité stratégique, non seulement pour la sécurité de la population, mais aussi pour l’avenir économique du pays.