PLF 2026 : le ministère de la Défense sollicite 320 milliards de FCFA pour moderniser l’armée gabonaise

Devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale de la Transition, la ministre de la Défense nationale, Brigitte Onkanowa, a présenté les grandes lignes du budget de son département pour l’exercice 2026. Une enveloppe marquée par une hausse spectaculaire des crédits d’investissement, que la ministre justifie par la nécessité de moderniser une armée encore confrontée à d’importants défis structurels.
Lors de cette audition, tenue au Palais Léon-Mba dans le cadre de l’examen du Projet de Loi de Finances initiale (PLFI) 2026, la ministre a défendu une enveloppe de 320 milliards de FCFA de crédits d’investissement, contre 38,2 milliards l’année précédente. Une progression inédite qui traduit, selon elle, la volonté du gouvernement de « poursuivre les efforts engagés pour garantir la sécurité du territoire et la protection des populations face aux nouvelles menaces ».
« Nos casernes sont vétustes et nos équipements parfois obsolètes. Cette augmentation budgétaire vise à doter nos forces de défense de moyens modernes, capables de répondre aux exigences actuelles en matière de sécurité nationale », a expliqué Brigitte Onkanowa devant la presse à l’issue de son passage.
Modernisation, formation et infrastructures au cœur des priorités
La ministre a détaillé plusieurs axes stratégiques qui guideront l’utilisation de ces crédits :modernisation des infrastructures militaires, avec la réhabilitation ou la construction de nouvelles casernes ;renforcement de la surveillance du territoire et de la sécurité des populations ;
- Amélioration des conditions de vie et de travail des militaires, en particulier dans les zones enclavées ;
- Formation continue des personnels, en vue d’un alignement sur les standards régionaux et internationaux ;
- Coopération sécuritaire accrue au sein de la sous-région, notamment dans le cadre de la CEMAC.
Dans un contexte marqué par la montée de nouvelles formes d’insécurité, comme la cybercriminalité ou l’exploitation illégale des ressources naturelles, Mme Onkanowa a insisté sur la nécessité d’adapter la stratégie de défense nationale à ces réalités contemporaines.
Transparence et efficacité dans la gestion des ressources
Si la Commission des Finances a salué l’effort budgétaire proposé, plusieurs députés ont appelé à une gestion exemplaire des fonds qui seront alloués. « Le contexte sécuritaire régional exige non seulement des moyens, mais aussi une gouvernance rigoureuse et une planification stratégique des investissements militaires », a souligné un membre de la Commission.
Des recommandations que la ministre a accueillies favorablement, réaffirmant sa volonté d’inscrire l’action de son département dans une logique de transparence et de performance opérationnelle. « La sécurité de notre pays est un bien commun. Ce budget n’est pas une simple ligne comptable, c’est un engagement collectif pour la stabilité et la souveraineté du Gabon », a conclu Brigitte Onkanowa.
Un budget qui questionne
Avec 320 milliards de FCFA demandés, la Défense signe une hausse sans précédent dans un pays « en paix ». Si la modernisation des casernes et des équipements peut se justifier, un tel effort interroge dans un contexte où les besoins sociaux restent prioritaires sachant qu’on a des secteurs comme l’éducation et la santé qui sont à la traîne.
Certains y voient une stratégie de prévention et de stabilité régionale, d’autres un déséquilibre budgétaire au détriment de secteurs comme la santé ou l’éducation. Notons que dans certaines zones du pays, des éléments de base comme des consommables pour les hôpitaux ou de l’encre dans certains établissements manquent. Tout dépendra, in fine, de la transparence dans l’usage des fonds et de leur impact réel sur la sécurité nationale.