

Pendant que des milliers d’assurés se voient refuser l’accès à des médicaments vitaux, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) a trouvé sa priorité, mener une guerre de communication. En plaquant un large tampon rouge « FAKE NEWS » sur une publication de nos confrères de TV+, l’institution a non seulement nié l’évidence d’une crise profonde, mais a surtout infligé un mépris insupportable à ses cotisants, ceux-là mêmes qui financent son existence.
La publication incriminée titrait : « Suspension du ticket modérateur CNAMGS : Le torchon brûle entre assurés et pharmacies ». Une formulation peut-être raccourcie, mais qui décrivait une réalité amère que la CNAMGS refuse de voir.
Si le terme « suspension » est contesté dans les bureaux climatisés de la Caisse, il est une réalité brutale et quotidienne pour les Gabonais.
Pendant que la CNAMGS joue les redresseurs de torts sur les réseaux sociaux, la vérité, elle, se lit dans les commentaires qui ont inondé sa propre publication.

Des cris du cœur qui démolissent en quelques mots la communication institutionnelle. « À Lambaréné, aucune pharmacie n’accepte la CNAMGS », s’indigne un internaute Mong Atsié, un internaute.
Il poursuit, désabusé : « Ici il y a des malades et surtout des cotisants qui veulent savoir pourquoi ils ne peuvent pas bénéficier d’une assurance qu’ils paient chaque mois ».
Ce témoignage n’est pas un cas isolé. Il est l’écho d’une détresse nationale, d’un système à l’agonie.
« Dans près de 60% du pays, les prestations CNAMGS ne sont pas offertes et dans les 40% restants, ça ne fonctionne pas en continu. Alors pourquoi continuer à prélever à tous les salariés 2,5% de leurs salaires ? » demande Alex, un autre assuré.

La question est posée. Elle est légitime. Et la réponse n’est certainement pas un tampon « Fake News ».
La CNAMGS tente de faire croire que le problème est un titre de presse, alors que le vrai problème, ce sont les 7 à 8 milliards de francs CFA de dette qu’elle traîne auprès des pharmacies.
Le vrai problème, ce sont les pharmaciens qui, asphyxiés financièrement, sont contraints de refuser des prises en charge pour ne pas mettre la clé sous la porte.
Le vrai problème, c’est ce malade atteint de cancer qui, en octobre 2025, ne peut obtenir son traitement et voit sa vie mise en danger.

Cette stratégie du déni est non seulement insultante, mais aussi dangereusement déconnectée. Elle révèle une administration enfermée dans sa tour d’ivoire, incapable d’entendre la souffrance qu’elle génère.
En qualifiant la réalité de « fausse nouvelle », la CNAMGS expose son impuissance et son incapacité à remplir sa mission première qui est de garantir l’accès aux soins pour tous les Gabonais.

Le torchon ne brûle pas seulement entre assurés et pharmacies. Il est en train de se consumer entre une institution défaillante et toute une population qui ne demande que le respect du droit à la santé, payé chaque mois.
Le véritable « Fake News » n’est pas l’article de presse, mais la promesse d’une couverture santé que la CNAMGS n’est aujourd’hui plus en mesure de tenir.



