
Le gouvernement affiche des objectifs de recettes douanières ambitieux pour 2026, visant près de 488 milliards de francs CFA, soit une hausse de 29,5 % par rapport à 2024. Cependant, des sources internes aux services des douanes mettent en lumière le décalage profond entre ces ambitions et la réalité d’une administration douanière minée par des problèmes internes graves qui sabotent son efficacité.

Une Administration à la Dérive
Le service est paralysé par un absentéisme et des retards généralisés. Une minorité d’agents se retrouve à effectuer le travail de la majorité, créant une première faille majeure dans la collecte des recettes.
L’usage d’expressions comme « C’est pour la Présidence » est devenu une pratique courante pour contourner les réglementations.
Ce « mot de passe » permet à des opérateurs économiques d’échapper aux contrôles, aux paiements des droits et taxes, et de faire passer des marchandises non conformes.

Le système instaure une concurrence déloyale et mine l’autorité de l’État.
Par ailleurs, malgré la mise en place d’outils modernes comme les QR-codes et le système informatique SYDONIA, la technologie reste impuissante.
Un simple appel téléphonique d’une personne influente a plus de poids que n’importe quelle procédure numérique, rendant la digitalisation une façade qui masque la persistance de la corruption.
Conséquences et Enjeux pour l’État

Ce « sabotage organisé » a un coût direct pour le pays. Chaque milliard non perçu par les douanes se traduit par un manque de financement pour des services publics essentiels tels que les routes, les écoles et les centres de santé.
Quelle peuvent être la nature de ce dysfonctionnement?
S’agit-il d’une simple incompétence à imposer l’ordre ou d’une stratégie délibérée permettant à une élite de s’enrichir au détriment de la nation ?
La question reste entière.



