Annonces
Tendance

Education Nationale : Élèves et Parents abusés?

Une note réclamant 500 francs CFA aux parents pour l’impression des bulletins scolaires dans une école publique de Libreville a déclenché une vive polémique. Loin d’être anecdotique, l’incident met en lumière la contradiction flagrante entre la gratuité de l’éducation, officiellement décrétée par l’État, et la réalité d’un système éducatif sous-financé qui contraint les parents à payer.

La note, signée par le directeur de l’école d’Awendjé et le président de l’Association des Parents d’Élèves (APE), justifie cette « implication » financière par la nécessité de signer les bulletins des premier et deuxième paliers avant le 19 décembre 2025.

Or, cette demande contrevient directement à la politique nationale.

Pour la rentrée 2024-2025, le gouvernement a réaffirmé le maintien de la gratuité des frais d’inscription dans les établissements publics.

En septembre 2024, le ministère de l’Éducation nationale avait même publié une note officielle dénonçant l’exigence illégale de frais d’inscription ou de cotisations APE par certains chefs d’établissements, qualifiant ces pratiques de « faute administrative » et d' »insubordination ».

Sur les réseaux sociaux, le document a provoqué une fracture au sein de l’opinion. D’un côté, la colère face à ce qui est perçu comme un manquement de l’État.

« Au pays où on ne vole qu’en Milliards, incapable de se procurer une imprimante », ironise un internaute.

Un autre, plus direct, qualifie la démarche de « manœuvre réprimandable » et rappelle au directeur son devoir de se référer à sa hiérarchie.

De l’autre côté, une forme de fatalisme pragmatique émane de ceux qui connaissent les difficultés du terrain.

Un internaute prend la défense de l’administration scolaire, arguant que « l’État n’assume pas toutes ses charges » et que les écoles, manquant de matériel de base comme les imprimantes, le papier et l’encre, sont contraintes de se débrouiller.

«La plupart des écoles publiques sont quasiment abandonnées par l’état, ils essaient de faire avec les moyens de bords », renchérit une autre personne.

Ce cas d’école révèle le rôle ambigu des APE, devenues des palliatifs au désengagement de l’État.

Alors que leur mission est de contribuer à « l’amélioration du cadre de vie », elles se retrouvent à financer le fonctionnement ordinaire que le budget national devrait couvrir.

Cette situation, où les parents sont sollicités pour des frais jugés illégaux mais indispensables, nourrit un sentiment de confusion et de défiance.

Finalement, ces 500 francs CFA symbolisent le prix d’un service public défaillant, où la gratuité annoncée par les autorités se heurte au manque de moyens criant sur le terrain.

Parents d’élèves et le personnel éducatif en première ligne pour en assumer les conséquences.

Articles connexes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page