Affaire Bongo : la présidence dénonce une tentative de diversion médiatique

Au lendemain de la déclaration conjointe de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin, dans laquelle ils dénoncent des actes de torture et des traitements inhumains depuis leur arrestation en 2023, la présidence gabonaise a vivement réagi ce vendredi 4 juillet. Par la voix de son porte-parole, Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe, le Palais du bord de mer évoque une « stratégie de diversion » visant à détourner l’attention de l’essentiel : les lourdes accusations portées contre les deux anciens membres de l’ex-première famille.
Pour les autorités, cette sortie médiatique surprend d’autant plus que les deux concernés bénéficient d’une liberté provisoire depuis le 16 mai dernier. « Ils auraient pu mettre ce temps à profit pour préparer leur défense », a indiqué le porte-parole, qui voit dans cette prise de parole publique une tentative de brouiller les lignes à l’approche de leur procès. Il souligne que les faits reprochés sont graves et doivent faire l’objet d’un traitement judiciaire rigoureux.
Sylvia Bongo et son fils font l’objet de plusieurs chefs d’inculpation : haute trahison contre les institutions de l’État, détournement massif de deniers publics, faux et usage de faux, corruption active, falsification de la signature du président de la République, ainsi que des malversations financières à l’échelle internationale. Pour la présidence, ces accusations méritent des réponses devant les juridictions compétentes, et non dans les médias ou sur les réseaux sociaux.
Rappelant que la justice gabonaise agit dans un cadre légal strict, le porte-parole a affirmé que les procédures en cours se poursuivront « au nom du peuple gabonais ». Il assure que les droits des accusés sont respectés et que l’État reste engagé à garantir la vérité, la justice et la stabilité nationale, dans le respect des principes républicains.
Alors que le procès des anciens dignitaires du régime Bongo est attendu dans les mois à venir, cette séquence médiatique illustre les tensions persistantes sur la scène politique nationale. Entre quête de justice, soupçons d’instrumentalisation et mémoire encore vive du régime déchu, l’opinion publique reste profondément divisée.