Barro Chambrier : « Nous nous donnons deux ans pour que les problèmes de délestage et d’accès à l’eau soient résolus »

Dans un pays où les pénuries d’eau potable et les coupures d’électricité rythment encore trop souvent le quotidien des ménages, le gouvernement gabonais entend frapper fort. Alexandre Barro Chambrier, vice-président du gouvernement, a annoncé un objectif clair : résoudre ces deux problématiques majeures d’ici deux ans.
Une déclaration faite sur les ondes de RFI, le 17 mai 2025, dans laquelle il affirme sans détour : « Nous nous donnons deux ans pour que les problèmes de délestage et d’accès à l’eau soient résolus ». Un engagement fort, qui intervient dans un contexte économique tendu, marqué par la baisse du prix du baril et les incertitudes mondiales. Mais pour Barro Chambrier, l’heure est à l’action. « Nous sommes dans un contexte plein d’incertitudes, mais nous prenons déjà des dispositions pour renforcer les finances publiques et réduire le train de vie de l’État », a-t-il souligné. Le cap est donc fixé : moderniser les infrastructures et garantir l’accès aux services de base, indispensables à la dignité et au développement.
Pour ce faire, le gouvernement s’appuie sur des partenariats solides. Le 12 mai 2025, le vice-président avait reçu une délégation de la Banque mondiale afin d’évoquer les projets structurants en cours et les financements disponibles. L’institution s’est engagée à injecter 91 milliards de francs CFA pour soutenir les projets dans les secteurs de l’eau et de l’énergie. De même, la Banque africaine de développement (BAD) a réitéré sa volonté de faire du Gabon un modèle de relance économique et de réformes structurelles sur le continent.
Mais au-delà des chiffres et des promesses, c’est sur le terrain que se mesurera la réussite de ce plan. À Libreville comme dans l’arrière-pays, les Gabonais n’en peuvent plus des coupures d’électricité intempestives, qui perturbent aussi bien la vie domestique que l’activité économique. L’accès à l’eau, lui, reste inégal et souvent aléatoire. Bidons en main, les populations de certains quartiers doivent encore se lever à l’aube pour espérer remplir quelques récipients, quand l’eau ne coule pas au compte-goutte ou ne vient tout simplement pas.
Le gouvernement promet donc un changement radical d’ici à 2027. Pour y parvenir, il lui faudra non seulement améliorer la gouvernance des secteurs concernés, mais aussi achever les chantiers engagés, renforcer les capacités techniques et moderniser les équipements vieillissants de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). La récente signature d’un accord de cinq ans entre la SEEG et le groupe français Suez va dans ce sens, avec pour objectif de professionnaliser davantage la gestion de l’eau potable au Gabon.
La tâche s’annonce rude, mais nécessaire. Car derrière cette promesse, ce sont des millions de Gabonais qui espèrent enfin voir leur quotidien s’améliorer. Et si le pari est tenu, ce serait un véritable tournant dans la lutte contre les inégalités d’accès aux services essentiels dans le pays.