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Budget 2026 : Les Zones d’Ombre d’un Pari Risqué

Le gouvernement a dévoilé un budget 2026 monumental de 7 233,3 milliards de FCFA, présenté comme un plan de transformation historique. Pourtant, derrière l’affichage d’une ambition sans précédent, une analyse rigoureuse révèle des zones d’ombre majeures et des risques financiers qui ne peuvent être ignorés.

Le Double Mur du Financement et de l’Exécution

La question la plus criante concerne les 3 321,5 milliards de FCFA prévus pour l’investissement. L’État a-t-il réellement la capacité administrative et technique de piloter un tel volume de projets en un an sans risquer un gaspillage massif, des retards et de la corruption ?

Plus inquiétant encore, le besoin de financement de 3 213,3 milliards de FCFA repose sur un pari audacieux. Le gouvernement prévoit de lever 60 % de cette somme sur le marché financier régional, au risque de l’assécher.

Les 40 % restants dépendent de « partenaires internationaux, selon des modalités à convenir », une formulation vague qui confirme que ces fonds ne sont pas encore sécurisés. Le risque d’un endettement explosif pour des projets non financés est réel.

La Boîte Noire des Investissements et les Faiblesses Persistantes

Le document reste remarquablement muet sur la répartition de ces investissements colossaux. Où ira l’argent exactement ? Santé, éducation, infrastructures rurales ? Cette opacité empêche tout contrôle démocratique et ouvre la porte à des décisions arbitraires.

L’absence de détail masque mal la persistance des faiblesses structurelles. Les recettes pétrolières représentent toujours plus de 40 % des revenus fiscaux, maintenant le budget à la merci des cours du brut.

Aussi, la prévision d’une croissance de 7,9 % semble déconnectée des réalités, alors que la production de pétrole et de manganèse est annoncée en baisse.Si lee PLF 2026 est un acte politique fort, ses fondations économiques semblent précaires.

Sans réponses claires sur sa capacité d’exécution, la transparence de ses allocations et la soutenabilité de sa dette, le réveil pourrait être brutal.

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