Politique

Gabon : Albert Ondo Ossa, une opposition sans compromis

Alors que l’élection présidentielle du 12 avril 2025 approche, Albert Ondo Ossa, ancien candidat de l’opposition en août 2023, persiste dans sa contestation du régime en place. Lors d’un live sur TikTok, il a réitéré ses accusations contre le processus électoral en cours, qu’il juge biaisé et conçu pour garantir la victoire d’Oligui Nguéma.

Selon l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2023 , « tous ceux qui participent cautionnent un système verrouillé », suggérant que le scrutin ne serait qu’une formalité pour l’actuel président de transition. Cette position radicale traduit son refus de voir la compétition électorale comme un levier de changement, contrairement à d’autres figures de l’opposition qui, tout en restant critiques, ont choisi d’affronter les urnes.

Contrairement aux candidats engagés dans la campagne, Ondo Ossa opte pour une stratégie de confrontation directe avec le pouvoir. Il ne cherche ni à fédérer une coalition ni à rallier les électeurs à une alternative crédible. Au lieu de cela, il appelle les Gabonais, et particulièrement la jeunesse qui l’avait largement soutenu en 2023, à une mobilisation pour « empêcher par tous les moyens qu’Oligui Nguéma ne se maintienne au pouvoir ». Ce positionnement le place en décalage avec d’autres acteurs de l’opposition, qui tentent de structurer une offre politique viable. Là où certains espèrent capitaliser sur la lassitude populaire pour peser dans les urnes, lui prône l’action directe, sans préciser les contours d’une stratégie concrète.

Ce choix interroge sur son efficacité réelle. Depuis l’élection de 2023, Ondo Ossa a progressivement été relégué à la périphérie du jeu politique. Ses sorties publiques, bien que toujours suivies par une frange de la population, peinent à susciter un véritable élan mobilisateur. En se maintenant dans une posture de dénonciation sans perspective électorale ou organisationnelle, il risque d’accentuer son isolement. D’autant plus que, sur le terrain, l’opinion publique semble divisée entre ceux qui partagent son scepticisme envers le processus électoral et ceux qui, malgré leurs réserves, estiment que l’élection reste une opportunité pour le changement.

Son discours repose sur une remise en cause totale du cadre institutionnel mis en place depuis la transition. Il martèle qu’il a « déjà fait sa part du travail en 2023 », laissant entendre que la responsabilité de la suite incombe désormais aux citoyens. Cette posture de dépositaire d’une vérité politique, sans véritable relais dans la structuration de l’opposition actuelle, pose question. Peut-il encore peser sur le rapport de force national en restant sur cette ligne ? Ou risque-t-il, au contraire, de se couper définitivement du champ politique en se limitant à un rôle de figure contestataire sans véritable levier d’action ?

À moins de deux semaines du scrutin, l’enjeu est crucial. Les Gabonais devront choisir entre s’engager dans un processus électoral controversé mais structuré ou suivre l’appel d’un homme qui, bien qu’incarnant une opposition intransigeante, ne propose pas de solution concrète pour renverser la donne. Une équation complexe qui pourrait redessiner le paysage politique national bien au-delà de cette élection.

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