

L’économie nationale aborde une période de turbulences. Trop longtemps dépendante de sa rente pétrolière, elle subit aujourd’hui les conséquences d’un modèle à bout de souffle. La Banque mondiale a d’ailleurs revu ses prévisions de croissance à la baisse pour la période 2025-2027, avec un taux moyen attendu de seulement 2,4 %.
Le déclin programmé de l’or noir
La cause principale de ce coup de frein est le secteur pétrolier. Les champs gabonais arrivent à maturité et leur production devrait connaître trois années de repli consécutives.
La Banque mondiale anticipe une baisse de 2,1 % en 2025, puis de 5,8 % en 2026. Cette situation se combine à des perspectives défavorables pour les cours mondiaux du brut, qui tomberaient autour de 60 dollars le baril.
Conséquence directe pour l’État, une chute des recettes publiques et un risque de déficit budgétaire qui pourrait atteindre 5 % du PIB.

Les nouvelles richesses et leurs obstacles
Face à ce défi majeur, le gouvernement accélère sa stratégie de diversification. La priorité se porte sur les autres ressources, notamment le manganèse, le bois et l’agriculture.
Le gouvernement place de grands espoirs dans le secteur du fer, avec le début de l’exploitation du gisement de Baniaka prévu pour 2026 et le projet stratégique de Belinga. Ces secteurs alternatifs restent tout de même fragiles. Ils subissent une conjoncture internationale peu porteuse, marquée par une faible demande chinoise.
S’ajoutent à cela des freins internes persistants, comme les pannes électriques fréquentes, les perturbations du transport ferroviaire et un réseau routier insuffisant.

Réformes et confiance : les clés de la relance
Pour surmonter ces obstacles, la Banque mondiale insiste sur la nécessité d’un assainissement budgétaire rigoureux et une meilleure gouvernance publique.
Des investissements ciblés dans l’énergie et les transports sont également jugés essentiels pour stimuler l’activité du secteur privé.
Dans un contexte politique que l’institution financière juge plus apaisé, le rétablissement progressif de la confiance des investisseurs constitue une note d’espoir pour l’avenir économique du pays.