Le Gabon a fixé un cap audacieux pour ses finances publiques. Le pays a adopté un budget prévisionnel de 7 233,3 milliards de francs CFA, soit environ 13 milliards de dollars, pour l’année 2026. Pour garantir cet objectif ambitieux, le gouvernement ne compte pas sur des hausses d’impôts classiques, mais sur une transformation numérique profonde de sa collecte de recettes. Cette stratégie, érigée en priorité par le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, vise à la fois à élargir l’assiette fiscale et à optimiser les rentrées d’argent.
Intégrer l’économie informelle pour augmenter les revenus
L’un des piliers de la réforme est l’intégration du vaste secteur informel, qui représente entre 40 et 50 % du PIB national. Le ministre de l’Économie numérique, Mark Alexandre Doumba, a souligné que le Gabon ne pouvait plus compter uniquement sur ses contribuables traditionnels.
Les outils numériques permettront d’identifier et d’intégrer progressivement ces acteurs économiques au système fiscal, ce qui diversifiera et augmentera de manière significative les recettes de l’État.
« Digitax », un moteur de performance déjà éprouvé
Le Gabon ne part pas de zéro. La plateforme « Digitax Gabon », lancée en avril 2024, a déjà prouvé son efficacité. Cet outil innovant, qui gère l’ensemble des processus fiscaux en ligne, a permis au pays de dépasser ses objectifs de recettes de 18 % en 2024.
Dès son premier mois de fonctionnement, la plateforme a permis de doubler les recettes fiscales par rapport à la même période l’année précédente. Ces résultats concrets démontrent le potentiel immense de la digitalisation pour les finances publiques gabonaises.
La généralisation du paiement électronique contre l’évasion fiscale
Un autre axe majeur est la promotion des paiements électroniques. Une grande partie des transactions commerciales s’effectue encore en espèces, ce qui prive l’État de recettes importantes issues de la TVA et d’autres taxes sur les services.
Avec l’usage du mobile money et d’autres supports numériques, le gouvernement entend tracer les flux financiers et améliorer la collecte des impôts indirects. Cette mesure doit également réduire les fuites de revenus au sein même de l’administration publique.
Elle constitue une stratégie économique fondamentale pour sécuriser son budget, renforcer la transparence et financer son développement. La réussite de cette transition est désormais directement liée à la santé financière future du pays.
