PDG : guerre de leadership, deux camps pour un seul siège

Le siège du Parti démocratique gabonais (PDG), au quartier Louis à Libreville, s’est transformé lundi 21 juillet en symbole vivant de la crise qui agite l’ancienne formation au pouvoir. La faction d’Ali Akbar Onanga Y’Obégué, demeurée loyale à l’ex-président Ali Bongo Ondimba, comptait y tenir une réunion de prise de contact ; elle a trouvé porte close.
Selon Arthur Benga Ndjemé, secrétaire général adjoint désigné le 14 mai 2025 par Ali Bongo, « un camarade nous a confié avoir reçu des consignes strictes : ne pas nous laisser entrer ». Des agents de sécurité, épaulés par les forces de l’ordre, auraient été déployés pour empêcher l’accès. Contraints de rebrousser chemin, les partisans d’Onanga Y’Obégué ont déplacé leur rencontre hors des murs de Louis.
Arthur Benga Ndjemé conteste toute tentative de radiation. « Contrairement à ce qui circule, aucun de nous n’a été exclu. L’adhésion à un parti est volontaire ; la démission aussi. Pour exclure une personne, encore faut-il en avoir la qualité et la légitimité. ».
L’aile Louembé se défend. « Le PDG appartient à ses militants ». Côté Louembé, la secrétaire générale Angélique Ngoma assure qu’aucun militant n’est persona non grata : « Le PDG a 57 ans d’histoire ; il appartient à ses adhérents. Aucun membre ne peut être refusé d’accès à sa maison. ». Elle rappelle qu’après le retrait d’Ali Bongo de la vie politique en septembre 2024, un congrès extraordinaire a mis en place de nouvelles structures « qui permettent aujourd’hui au parti de fonctionner ».
Une fracture née du putsch
Le différend puise ses racines dans le coup d’État d’août 2023, qui a précipité la fin du règne Bongo et ouvert une lutte de succession. Entre démissions, déclarations contradictoires et querelles de légitimité, le PDG, fondé en 1968, n’a jamais paru aussi fragmenté.
Depuis Londres, où il réside, Ali Bongo se dit toujours président du parti. Une affirmation qui nourrit la défiance de l’aile Louembé et galvanise ses partisans restés fidèles. Résultat : deux directions, deux vocabulaires de la légitimité et un seul siège, celui de Louis, désormais verrouillé à double tour.
Et maintenant ?
Tant que la question du leadership n’est pas tranchée par une instance incontestée, chaque réunion risque de virer à la confrontation. La bataille des clés pourrait se muer en bataille judiciaire, voire en affrontement intérieur plus sévère. En attendant, la maison PDG reste divisée : deux camps, un même logo, et aucune porte ouverte.