Politique

Élections législatives et locales : EPG dénonce des irrégularités et alerte sur la sincérité du scrutin

Le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG), présidé par Alain Claude Bilié-By-Nze, a réagi ce mardi à la publication, la veille, dans le quotidien L’Union, de la liste définitive des candidatures retenues pour les élections législatives et locales du 27 septembre prochain. Dans un communiqué rendu public, l’EPG exprime ses vives inquiétudes quant au respect du Code électoral et à la crédibilité du processus. Selon la formation politique, la décision du ministère de l’Intérieur de maintenir l’échéance électorale, malgré les appels répétés en faveur d’un report, « fait planer un doute sérieux sur la sincérité du scrutin ».

L’EPG rappelle que l’article 48 alinéa 11 de la loi organique n°001/2025 du 19 janvier 2025 portant Code électoral fixe la durée de l’enrôlement à 30 jours, avec possibilité de prorogation par arrêté ministériel. Or, à ce jour, la liste électorale définitive n’a toujours pas été mise à disposition des citoyens. Cette carence nourrit, selon le parti, la crainte d’un processus biaisé, d’autant plus que le contentieux relatif aux inscriptions, prévu aux articles 51, 52, 345 et 346, peut durer entre 19 et 32 jours, selon que l’électeur lésé saisisse ou non le tribunal administratif. « Comment un électeur ou un candidat pourra-t-il revendiquer son droit s’il constate l’absence de son nom sur la liste, alors qu’il ne reste que 12 jours avant le vote ? », s’interroge l’EPG, qui juge impossible que ces recours puissent encore être instruits dans les délais impartis.

Le parti pointe également une irrégularité dans la publication de la liste des candidatures. L’article 202 alinéa 6 du Code électoral dispose en effet que le ministère de l’Intérieur doit rendre publique la liste des candidats retenus au moins 30 jours avant le scrutin. Or, la publication officielle est intervenue seulement le 15 septembre, soit douze jours avant l’échéance électorale. Pour l’EPG, cette situation traduit une mauvaise organisation de la Commission nationale d’organisation des élections (CNOCE), qui place de nombreux électeurs et candidats « dans une situation d’inconfort » et menace la transparence du processus.

Les préoccupations soulevées par Ensemble Pour le Gabon mettent en lumière un double enjeu : celui du respect des délais légaux et celui de la confiance des électeurs. Sur le plan juridique, l’argument de l’EPG s’appuie sur des dispositions précises du Code électoral. Si la publication de la liste des candidats à moins de 30 jours du scrutin est confirmée, cela constitue une entorse formelle au texte. De même, l’absence persistante de la liste électorale soulève une difficulté réelle, car elle compromet la possibilité pour les citoyens de vérifier leur inscription et d’introduire un recours dans les délais.

Sur le plan pratique, le calendrier électoral resserré crée une tension entre le respect des textes et l’impératif de tenir les élections à la date annoncée. Reporter le scrutin permettrait de rétablir la conformité légale et de renforcer la confiance, mais cela risquerait aussi d’alimenter les critiques d’instabilité et de blocage du processus politique.Sur le plan politique, la sortie de l’EPG s’inscrit dans une dynamique classique d’opposition, où la dénonciation des manquements vise autant à interpeller l’opinion publique qu’à peser sur la suite du processus. Toutefois, les interrogations posées ne sont pas dénuées de pertinence et rejoignent les préoccupations déjà exprimées par plusieurs acteurs de la société civile.

En somme, l’enjeu central n’est pas seulement la tenue des élections dans les délais, mais leur crédibilité. Car un scrutin contesté en amont risque de fragiliser la légitimité des institutions qui en découleront et de nourrir les tensions politiques post-électorales.

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