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Gabon : le gouvernement promet des sanctions contre les dérives des agents publics sur les réseaux sociaux

Réuni en Conseil des ministres le 8 septembre 2025, l’exécutif gabonais a tiré la sonnette d’alarme face au comportement jugé « inapproprié » de certains agents publics sur les réseaux sociaux. Le gouvernement dénonce des pratiques contraires à la déontologie et prévient : désormais, les fautifs seront exposés à des sanctions exemplaires, allant jusqu’à la révocation.

Depuis plusieurs mois, des comportements controversés d’agents publics circulent en ligne : publications à caractère offensant, propos contraires au devoir de neutralité, voire diffusion de documents confidentiels. Ces pratiques, loin d’être isolées, affecteraient particulièrement certains cadres supérieurs de l’administration. Une situation que le Conseil des ministres a jugée préoccupante, car elle menace directement la crédibilité de la fonction publique.

« L’obligation de réserve, la discrétion professionnelle et la neutralité sont des principes non négociables pour quiconque sert l’État », a rappelé le gouvernement, insistant sur la nécessité de rétablir la discipline au sein des institutions.

Un rappel à l’ordre ferme et une volonté de sévir

Face à ces dérives, l’exécutif a annoncé la mise en place de mesures disciplinaires plus strictes. Les agents pris en défaut pourront être traduits devant des conseils de discipline et, dans les cas les plus graves, être révoqués. L’objectif est de « mettre un terme à des pratiques qui entachent l’image de l’administration et fragilisent la confiance des citoyens ».

Cette prise de position s’inscrit dans une logique de restauration de l’autorité de l’État. Toutefois, elle soulève une interrogation : comment concilier la nécessaire régulation des comportements des agents publics avec la liberté d’expression individuelle garantie par la Constitution ?

Entre éthique professionnelle et liberté d’expression

Si l’exigence de neutralité et de confidentialité est légitime pour protéger l’intégrité des institutions, la frontière reste délicate à tracer. À trop vouloir contrôler l’expression des agents publics, le risque existe de dériver vers une forme de censure disproportionnée, en particulier dans un contexte où les réseaux sociaux représentent un espace de débat démocratique incontournable.

L’efficacité de la mesure dépendra donc de sa mise en œuvre : distinguer clairement les propos portant atteinte à la fonction publique des simples opinions personnelles sera un défi majeur pour les autorités.

Un enjeu d’image pour l’administration gabonaise

En durcissant le ton, le gouvernement veut envoyer un message clair : la fonction publique doit être exemplaire et se tenir à l’écart de tout comportement susceptible de nuire à la réputation des institutions. Mais au-delà de la répression, une réflexion plus large pourrait être nécessaire : formation des agents à l’usage responsable des réseaux sociaux, clarification des règles déontologiques, et promotion d’une culture administrative basée sur la transparence et la responsabilité.

En définitive, si la volonté d’assainir l’espace numérique est légitime, la réussite de cette démarche dépendra de l’équilibre trouvé entre discipline professionnelle et respect des droits fondamentaux.

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