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Football : Libreville en pole position pour accueillir la première Académie VAR d’Afrique centrale

Le Gabon pourrait bientôt devenir un acteur central de la formation à l’arbitrage vidéo en Afrique centrale. La Confédération africaine de football (CAF) a en effet proposé à Libreville d’abriter la future Académie VAR dédiée à la formation et au perfectionnement des arbitres de la sous-région. Une initiative porteuse de prestige, mais aussi de responsabilités pour le pays, encore en phase de structuration de sa gouvernance sportive.

Selon une correspondance officielle adressée à la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), le Gabon a été identifié comme « un choix naturel ». La CAF justifie ce positionnement par plusieurs atouts : une stabilité politique retrouvée, des infrastructures sportives jugées solides, ainsi qu’une expérience avérée dans l’organisation de compétitions internationales. Le pays a notamment accueilli à trois reprises la Coupe d’Afrique des nations (en 2012, 2017 et 2025 comme co-organisateur), démontrant une réelle capacité logistique.

Pour la CAF et son président, le Dr Patrice Motsepe, cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de professionnalisation de l’arbitrage africain. L’objectif est clair : garantir la fiabilité et la transparence des décisions en intégrant pleinement la technologie dans le football continental.

Une opportunité pour le Gabon, mais sous conditions

L’offre de la CAF n’est toutefois pas un acquis. Elle reste soumise à la validation formelle du gouvernement gabonais et de la Fegafoot. Un document intitulé « VAR Requirements Host » a été transmis à cet effet, détaillant les exigences techniques et institutionnelles pour accueillir l’académie.

Ces conditions portent sur la disponibilité d’infrastructures adaptées (salles de formation, matériel technologique, stades équipés), mais aussi sur la mise en place d’un cadre stable et durable pour la formation continue des arbitres. En d’autres termes, le Gabon doit garantir qu’il dispose non seulement des moyens matériels, mais aussi d’une gouvernance sportive solide et d’un engagement étatique clair.

Enjeux régionaux et crédibilité

Si la candidature du Gabon aboutit, Libreville deviendrait le premier centre de formation VAR de l’Union des fédérations d’Afrique centrale (UNIFFAC), la seule zone du continent à ne pas encore en disposer. Cela permettrait de réduire la dépendance vis-à-vis des académies d’Afrique du Nord ou de l’Ouest, tout en développant un vivier régional d’arbitres qualifiés.

Mais au-delà du symbole, cette initiative met en lumière une question plus profonde : le Gabon dispose-t-il aujourd’hui d’un environnement institutionnel suffisamment performant pour piloter un tel projet ?L’hésitation du gouvernement à donner une réponse rapide pourrait traduire une prudence budgétaire, voire un manque de coordination entre les acteurs du sport et des finances publiques. La Fegafoot, de son côté, devra démontrer sa capacité à gérer un projet d’envergure, dans un contexte où la transparence et la gestion administrative sont régulièrement pointées du doigt.

Un pari sur l’avenir du football gabonais

L’implantation d’une Académie VAR à Libreville constituerait incontestablement une avancée majeure pour le football gabonais. Elle renforcerait la compétence des officiels locaux, crédibiliserait les compétitions nationales et contribuerait à placer le pays dans le cercle restreint des nations africaines maîtrisant la technologie arbitrale.

Cependant, pour transformer cette opportunité en réussite, le Gabon devra relever plusieurs défis : assurer la pérennité du financement, garantir la formation des formateurs, et surtout, instaurer une culture de rigueur et de professionnalisme dans la gestion sportive.

La balle est désormais dans le camp des autorités nationales. Leur décision, attendue par la CAF dans les prochaines semaines, dira si le Gabon entend véritablement jouer dans la cour des grands du football africain.

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