Gabon : des agents de la CNAMGS entendus après le vol d’un disque dur contenant des données salariales

L’affaire du vol du disque dur de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) prend une nouvelle tournure. Après la disparition, vendredi 12 septembre 2025, d’un support renfermant les états de salaires des agents, plusieurs employés de l’institution ont été convoqués et entendus par les enquêteurs.
Les faits se sont déroulés au sein de la direction des Ressources humaines, à La Sablière, dans la commune d’Akanda. Le cambriolage, qui avait aussitôt suscité l’inquiétude en interne, intrigue particulièrement les enquêteurs : aucune trace d’effraction n’a été relevée, ni sur les portes ni sur le matériel. Tout semble indiquer une action préparée depuis l’intérieur, une hypothèse renforcée par la nature sensible des données disparues.
Les Officiers de police judiciaire (OPJ), saisis dès la découverte du vol, ont depuis entamé une série d’auditions visant à cerner d’éventuelles responsabilités internes. « Plusieurs agents ont déjà été entendus, et d’autres pourraient suivre dans les prochains jours », confie une source proche du dossier à notre confrère de L’Union. Pour l’heure, aucune mise en cause officielle n’a encore été annoncée.
Une institution fragilisée
Au-delà des auditions en cours, cette affaire soulève des interrogations plus larges. Comment un support contenant des informations aussi stratégiques a-t-il pu être subtilisé sans déclencher d’alerte ? Le vol met en lumière de potentielles failles de sécurité, tant sur le plan de la surveillance des locaux que sur la gestion et la sauvegarde des données.
Pour la Cnamgs, garante de la protection sociale de milliers de Gabonais, le risque est double : opérationnel, car l’absence de ces informations pourrait ralentir le traitement administratif ; mais aussi réputationnel, car un tel incident érode la confiance du public et fragilise l’image d’une institution censée incarner fiabilité et rigueur.
Quelles mesures pour l’après-crise ?
Face à cette situation, la direction générale pourrait être contrainte de renforcer sans délai ses protocoles internes. Parmi les mesures envisagées figureraient : une sécurisation accrue des bureaux sensibles, la mise en place de systèmes de sauvegarde automatisés sur serveurs protégés, ainsi qu’un audit interne visant à identifier d’éventuelles complicités. Ces dispositifs, même s’ils n’effacent pas le vol déjà commis, contribueraient à prévenir la répétition d’un tel incident et à rassurer les agents comme les usagers.
L’évolution de l’enquête sera donc scrutée de près, tant en interne qu’à l’extérieur. La direction générale, qui s’en remet pour l’instant à l’action de la justice, espère une identification rapide des auteurs afin que l’affaire ne sape pas davantage le fonctionnement d’un organisme déjà au centre des attentes sociales.