Gabon : en grève depuis plusieurs jours, les étudiants de l’USTM sollicitent l’intervention d’Oligui Nguema

Le malaise s’intensifie à l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), dans la province du Haut-Ogooué, où les étudiants ont décidé d’entrer en grève illimitée. Après plusieurs jours de mobilisation pacifique, ils ont adressé une lettre ouverte au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, l’appelant à une médiation directe pour améliorer leurs conditions de vie et d’étude.
Les étudiants dénoncent des difficultés persistantes : bâtiments délabrés, pénurie de matériel pédagogique, conditions d’hébergement précaires et difficultés d’accès à une alimentation décente. Dans leur lettre, ils affirment ne pas vouloir défier les autorités, mais réclamer le minimum nécessaire pour poursuivre sereinement leur formation. « Nous ne réclamons pas la lune. Nous demandons simplement à pouvoir étudier dans des conditions dignes », ont-ils écrit dans un ton empreint de respect mais de fermeté.
Le mardi 14 octobre, une assemblée générale a entériné le passage à une grève illimitée, traduisant la lassitude d’une jeunesse confrontée à la dégradation de son cadre universitaire. Cette décision, unanimement adoptée, marque une nouvelle phase dans la contestation et souligne la volonté des étudiants de se faire entendre sans violence, mais avec détermination.
Dans leur message, les grévistes interpellent directement le président Oligui Nguema, qu’ils considèrent comme le garant de la jeunesse et de l’avenir du pays. Ils lui demandent de poser des actes forts pour restaurer la confiance et relancer un dialogue constructif. « La communauté estudiantine de l’USTM place en vous sa dernière espérance », conclut la lettre, à la fois poignante et symbolique.
Le mouvement de grève à l’USTM révèle les fragilités structurelles de l’enseignement supérieur gabonais, souvent confronté à un déficit d’infrastructures et de moyens. L’appel direct au chef de l’État illustre à la fois la perte de confiance envers les canaux administratifs classiques et l’attente d’une réponse politique forte. Pour éviter que la contestation ne s’enlise, une médiation rapide et un plan d’action concret apparaissent indispensables. Autrement, cette grève pourrait devenir le reflet d’un malaise plus profond touchant l’ensemble de la jeunesse universitaire du pays.