Expropriations à Plaine-Orety : le député Ella Engonga dénonce une « hécatombe sociale » et exige une enquête parlementaire

Les démolitions de maisons à Plaine-Orety, quartier populaire du 1er arrondissement de Libreville, suscitent une vive controverse. À l’origine de la fronde parlementaire, Lionel Ella Engonga, député de la Transition, exige des comptes après ce qu’il qualifie d’« injustice criante ». Il appelle à la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les conditions d’expropriation de plusieurs familles, désormais sans toit.
Dans une correspondance adressée à la présidente de l’Assemblée nationale de la Transition, l’élu rappelle qu’une décision de justice du 9 janvier 2025 avait ordonné une expertise foncière contradictoire et la production du titre foncier n°19112, tout en identifiant précisément les occupants concernés. Or, ces mesures judiciaires, selon lui, n’ont pas été respectées avant les destructions massives survenues le 2 juin dernier.
« Pourquoi avoir lancé ces démolitions alors que la justice n’avait pas encore tranché ? Qui a donné l’ordre d’agir contre le cours du droit ? », s’interroge le député. Lionel Ella Engonga fustige un mépris des institutions judiciaires et une atteinte grave aux droits humains fondamentaux.
Au cœur du drame, des centaines de familles expulsées de force, sans relogement ni compensation. Cette opération, présentée comme une mesure d’aménagement urbain, s’apparente pour beaucoup à une véritable expulsion sauvage, en contradiction flagrante avec l’article 20 de la Constitution gabonaise, qui protège le droit de propriété, sauf nécessité publique et indemnisation préalable.
Pour Lionel Ella Engonga, il ne s’agit pas d’un simple « incident administratif », mais d’une affaire d’État. Il appelle à une enquête parlementaire indépendante pour situer les responsabilités, identifier les décideurs impliqués et mesurer l’ampleur du préjudice causé aux populations.
La balle est désormais dans le camp de la Commission de la Planification, de l’Aménagement du Territoire, des Infrastructures et des Travaux publics, qui devra statuer sur l’ouverture de cette commission d’enquête. Une chose est sûre : l’affaire de Plaine-Orety ne fait que commencer.