Gabon : Oligui Nguema durcit le ton contre l’orpaillage illégal et impose le raffinage local de l’or

Brice Clotaire Oligui Nguema, a réuni le mardi 07 octobre 2025 au Palais du Bord de Mer les opérateurs économiques du secteur aurifère. Une rencontre de haut niveau qui marque un tournant décisif dans la gouvernance minière du pays, alors que le Chef de l’État entend reprendre le contrôle total d’une filière gangrenée par l’exploitation illégale et les pertes financières massives.
Longtemps dominée par l’orpaillage artisanal illégal, souvent aux mains de réseaux étrangers, l’exploitation de l’or au Gabon échappe encore en grande partie à la régulation de l’État. Ces activités illicites, présentes notamment à Ndjolé, Makokou ou Mitzic, provoquent d’importantes pertes économiques et une dégradation inquiétante de l’environnement. Selon les données communiquées par les services compétents, plusieurs kilogrammes d’or, d’une valeur estimée à plus d’un milliard de francs CFA, ont déjà été saisis au cours d’opérations de contrôle menées sur le terrain.
Dans un souci de transparence et de bonne gouvernance, le Président Oligui Nguema a réaffirmé la décision, annoncée en novembre 2024, d’inscrire désormais toutes les recettes minières au budget national. L’objectif : garantir que les retombées de l’exploitation de l’or bénéficient directement à la Nation et non à des intérêts privés ou étrangers.
Mais le chef de l’État va plus loin. Il a instruit le gouvernement de procéder à une refonte complète du cadre réglementaire et opérationnel du secteur. Parmi les mesures fortes annoncées figurent : la réalisation d’un audit exhaustif du secteur aurifère ; la mise en place d’un système de surveillance satellitaire pour détecter les sites d’exploitation clandestine ; l’interdiction de l’exploitation artisanale non encadrée et la réduction du nombre de permis délivrés ; l’exigence d’une caution bancaire pour les opérateurs agréés ; le retrait des permis non conformes et des sanctions fermes contre les auteurs d’orpaillage illégal ; l’adoption d’une grille nationale de fixation du prix de l’or ; et surtout, l’obligation du raffinage local de l’or, afin de créer de la valeur ajoutée et de l’emploi sur le territoire national.
En prônant la fin du désordre et la restauration de la souveraineté minière, le Président de la République place la filière aurifère au cœur de sa vision de développement durable et inclusif. L’idée n’est pas seulement de contrôler, mais de transformer l’or gabonais en moteur de croissance nationale, capable de soutenir les finances publiques et de favoriser la création d’emplois locaux. « L’or appartient à la Nation. Son exploitation doit répondre à des impératifs de souveraineté, d’équité et de durabilité », a rappelé le chef de l’État, insistant sur la nécessité d’une gouvernance exemplaire des ressources naturelles.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans la série de consultations régulières initiées par le Président Oligui Nguema avec les différents acteurs économiques, illustre sa volonté de replacer l’État au centre de la gestion des richesses nationales. Après le bois, les hydrocarbures et les finances publiques, le secteur minier entre à son tour dans l’ère de la rigueur, de la traçabilité et de la redevabilité. Un message clair, adressé à la fois aux opérateurs économiques, aux administrations et aux orpailleurs clandestins : le Gabon ne bradera plus son or.