Gabon : l’État met fin aux carrières prolongées dans la fonction publique

C’est la fin d’une pratique qui alimentait critiques et frustrations. Réuni le 8 septembre 2025 sous la présidence du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, le Conseil des ministres a acté l’arrêt immédiat des « maintiens en activité » dans la fonction publique.
Désormais, plus aucune dérogation ne sera accordée aux agents ayant atteint la limite d’âge, quel que soit leur corps de métier. Le gouvernement l’assume : il s’agit de libérer des postes budgétaires et de favoriser le renouvellement des effectifs, après des années où les prolongations de carrière ont bloqué l’entrée des jeunes diplômés dans l’administration.
L’enjeu est double. D’abord, maîtriser une masse salariale alourdie par des carrières prolongées. Ensuite, et surtout, ouvrir les portes de la fonction publique à une nouvelle génération de Gabonais, longtemps laissés à la marge.
Mais la rupture doit être pilotée avec méthode. Dans la santé ou l’éducation, des départs massifs pourraient créer des manques. Le gouvernement est donc attendu sur un équilibre subtil : remplacer sans tarder les partants pour éviter une perte de compétences, tout en accélérant le rajeunissement des effectifs.
En décidant une fin « sans exception », l’exécutif envoie un signal fort : la modernisation de l’administration passe par la relève générationnelle. Une réforme à la fois budgétaire, sociale et politique, qui pourrait enfin répondre à une demande pressante de la jeunesse gabonaise : accéder à des emplois publics longtemps verrouillés.