Economie

Gabon : quand la justice freine la croissance

Le Gabon se classe au 143e rang mondial pour la liberté économique, selon le dernier rapport de l’Institut Fraser. Ce score médiocre ne reflète pas seulement des choix de politique économique. Il pointe une faille profonde qui paralyse l’investissement à savoir, la faiblesse de son système juridique.

Pour un entrepreneur local ou un investisseur étranger, cette réalité est concrète. La protection des droits de propriété reste incertaine et expose les biens à un risque permanent. La justice, souvent perçue comme lente et faillible, décourage les recours en cas de litige commercial. De plus, la corruption endémique crée un climat de méfiance où les contrats et les investissements semblent toujours sous la menace de l’arbitraire.

Cette absence de garanties solides a un coût direct. Elle repousse les capitaux étrangers et, plus grave encore, elle bride l’initiative des entrepreneurs gabonais eux-mêmes. Comment diversifier l’économie au-delà de la rente pétrolière si un créateur d’entreprise craint de perdre son bien ou doit attendre des années pour obtenir un jugement équitable ?

Le contraste est saisissant avec des nations comme le Botswana ou le Cap-Vert. Ces pays, avec moins de ressources naturelles, fondent leur attractivité sur la stabilité de leurs institutions. Classés respectivement cinquième et troisième, ils démontrent que la sécurité juridique constitue un capital bien plus durable que les matières premières.

Le constat de l’Institut Fraser est sans appel. Pour le Gabon, l’essor économique passera obligatoirement par une réforme profonde de son État de droit. La confiance est le socle de l’investissement, et elle se construit d’abord dans les tribunaux.

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