Le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, également en charge de la Lutte contre la Vie chère, lance une opération inédite de contrôle des finances publiques. Dans un communiqué publié le 15 septembre, il annonce l’ouverture d’un audit complet des ordonnances non réglées au Trésor public pour la période 2022-2025.
Objectif affiché : assainir les comptes de l’État et mettre un terme aux pratiques opaques qui ont longtemps fragilisé la discipline budgétaire. Toute créance qui ne sera pas justifiée dans les délais sera automatiquement annulée, sans possibilité de recours.
Une offensive pour restaurer la crédibilité budgétaire
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de rigueur et de transparence. Le gouvernement entend vérifier la régularité des engagements financiers pris par l’État et s’assurer que seules les dettes légitimes soient honorées.
Pour les bailleurs de fonds et les marchés, le signal est clair : le Gabon veut tourner la page des retards chroniques et des créances douteuses.
Un calendrier strict et sans appel
Du 22 au 30 septembre 2025, les entreprises et prestataires concernés devront se présenter au siège de la Task Force, situé au 3ᵉ étage de l’immeuble Premium à Libreville. Ils devront y déposer toutes les pièces justificatives : contrats, bons de commande, factures certifiées « service fait », procès-verbaux de livraison, attestations fiscales et sociales (CNSS et CNAMGS), entre autres documents.
Le ministère a prévenu : ce délai est un « délai de rigueur », ce qui signifie qu’aucun report ne sera accordé. Les opérateurs qui manqueront cette échéance verront leurs dossiers annulés. Une décision radicale, mais que les autorités présentent comme nécessaire pour rompre avec les pratiques du passé.
En plaçant la responsabilité directement sur les créanciers de l’État, le gouvernement veut imposer une nouvelle culture de gestion : plus de preuves, plus d’exigence, et zéro indulgence pour les approximations.
