Economie

Gabon : une nouvelle taxe verte pour soutenir la transition écologique

Le gouvernement gabonais entend passer à la vitesse supérieure dans la protection de l’environnement. Le projet de loi de Finances 2026 introduit en effet une « contribution environnementale », un dispositif fiscal inédit visant à taxer les activités et produits jugés polluants.

Cette taxe s’appliquera aux secteurs considérés comme les plus émetteurs : les industries pétrolières, minières, chimiques, mais aussi les importateurs d’emballages plastiques et de lubrifiants. Les montants varient selon la nature des produits : jusqu’à 5 000 FCFA par mètre cube de minéraux extraits et 500 FCFA par litre de solvants ou de lubrifiants. L’objectif affiché est double : réduire l’empreinte écologique du secteur productif et financer la gestion durable des déchets.

Le texte prévoit toutefois des exonérations pour les équipements liés aux énergies renouvelables ou au recyclage artisanal, afin de stimuler l’innovation verte et soutenir les acteurs engagés dans la transition écologique. Cette fiscalité verte s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des recettes publiques. Selon les estimations, les revenus liés à la protection de l’environnement devraient dépasser 10 milliards de FCFA, soit une hausse de 40 % par rapport à l’année précédente. Les redevances forestières, en particulier, atteignent 6,3 milliards de FCFA, grâce à un meilleur contrôle des exploitations et à une taxation plus rigoureuse des produits dérivés du bois.

S’ajoutent à cela les redevances sur la protection des données personnelles (2,9 milliards FCFA) et les produits issus des affaires judiciaires liées à la corruption ou aux infractions environnementales (1,4 milliard FCFA).

Un levier financier pour la croissance durable

En parallèle, le Gabon continue de bénéficier des fonds verts internationaux et de divers partenariats environnementaux, estimés à 16,4 milliards de FCFA en 2026. Ces financements soutiennent les programmes de reboisement, de préservation de la biodiversité et de transition énergétique.

Avec cette nouvelle orientation, le pays veut prouver que l’environnement peut être un moteur économique. En plaçant la fiscalité verte au cœur de sa politique budgétaire, le Gabon cherche à concilier croissance économique et durabilité écologique, tout en consolidant sa position de leader régional en matière de politiques climatiques.

Reste à voir si ces ambitions se traduiront sur le terrain. Car la réussite de ce virage écologique dépendra avant tout de la transparence et de l’efficacité dans la mise en œuvre de ces nouvelles mesures.

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