Manque de coordination, publications à contretemps, confusion des genres et amateurisme… La communication de plusieurs départements ministériels présente des signes de désorganisation flagrants, nuisant à la lisibilité et à la crédibilité de l’action gouvernementale.
Quand les ministères s’emmêlent les pinceaux
Le phénomène le plus visible est sans doute le manque de réactivité et de synchronisation des plateformes de communication.
Des pages officielles de ministères à l’exemple de clui de la santé, arborent encore les couleurs de la campagne « Octobre Rose », dédiée à la lutte contre les cancers féminins, alors que le mois de « Novembre Bleu », consacré aux cancers masculins, est déjà bien entamé.
Ce décalage, en apparence anodin, traduit un manque de rigueur et de coordination dans la gestion des campagnes d’intérêt public.
Plus problématique encore, la publication tardive d’informations sur les activités gouvernementales. Des événements sont annoncés sur les réseaux sociaux officiels plusieurs jours après leur tenue.
Un dysfonctionnement qui rend l’information obsolète et donne l’image d’une administration fonctionnant en différé, à l’opposé des impératifs d’instantanéité de la communication moderne.
Ces retards récurrents dans la diffusion d’informations, qu’il s’agisse de travaux publics ou de paiement de bourses, sont le signe d’une lourdeur administratives qui exaspèrent les citoyens.
Neutralité politique et professionnalisme en question
Plus grave, la frontière poreuse entre communication institutionnelle et propagande politique.
Le cas du ministère de l’agriculture qui en avril 2025 relayait des messages de campagne d’Oligui Nguema alors candidat à l’élection présidentielle.
Ce manquement au devoir de neutralité du service public sape la confiance des citoyens dans l’impartialité de l’État.
À ces problèmes s’ajoute un manque de professionnalisme dans la production de contenus. L’utilisation d’articles générés par intelligence artificielle (IA), publiés sans relecture ni édition pour en retirer les mentions de l’outil, a de quoi surprendre.
Un besoin de cohérence et de stratégie
Ces différents errements témoignent d’un « désordre » global, d’un manque de stratégie et de lucidité dans la communication d’État.
Face à une population de plus en plus connectée et exigeante, la communication gouvernementale ne peut plus souffrir d’improvisation.
La crédibilité du gouvernement et la réussite de ses réformes dépendent aussi de sa capacité à délivrer une information claire, cohérente, réactive et professionnelle.
