Hôpitaux gabonais : le gouvernement injecte un milliard de FCFA en médicaments

Dans un contexte marqué par des pénuries régulières de médicaments dans les structures sanitaires publiques, le gouvernement gabonais vient de procéder à une dotation exceptionnelle en produits pharmaceutiques. Ce sont ainsi 100 premières palettes, sur un total prévu de 300, qui ont été réceptionnées ce 22 avril 2025 au Groupement de la Garde républicaine, à Libreville. Cette livraison s’inscrit dans une commande globale de 500 tonnes de médicaments, acquise pour un montant d’un milliard de francs CFA.
Le ministre de la Santé, le Pr Adrien Mougougou, a précisé que cette action répond à une planification ciblée, fondée sur les besoins exprimés par les établissements hospitaliers eux-mêmes. Ce mécanisme de réapprovisionnement vise à rétablir les capacités de réponse thérapeutique des grands centres hospitaliers du pays, souvent critiqués pour le manque de médicaments essentiels.
Les structures bénéficiaires de cette initiative sont, entre autres, le Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), le CHU d’Owendo, la Fondation Jeanne Ebori, l’Institut des maladies infectieuses, les hôpitaux militaires d’Akanda et du PK9, ainsi que l’Institut de cancérologie d’Akanda. L’Office pharmaceutique national a également été mobilisé pour étendre l’approvisionnement aux Centres hospitaliers régionaux, garantissant une couverture plus large à l’échelle nationale.
Cette opération s’inscrit dans les priorités du gouvernement de transition, qui ambitionne de redonner de la crédibilité aux structures sanitaires publiques, tant civiles que militaires. L’enjeu est aussi d’améliorer l’accès aux soins de qualité, dans un pays où de nombreux patients se voient contraints de se tourner vers des pharmacies privées ou l’automédication, faute de disponibilité dans les hôpitaux publics.
Toutefois, cette dotation exceptionnelle ne saurait masquer les faiblesses structurelles du système de santé. La réussite de cette initiative dépendra de la capacité des autorités à assurer un suivi rigoureux, éviter les détournements et garantir la régularité de l’approvisionnement. À défaut, ces efforts risquent de n’être qu’un soulagement ponctuel à un mal plus profond.