
Après des mois d’attente et de vives tensions, les candidats déclarés admis au concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration (ENA), peuvent enfin respirer. Le Ministère de la Fonction Publique et du Renforcement des Capacités a officialisé le calendrier de paiement des frais et des inscriptions. Un étape cruciale vers leur intégration au sein de la prestigieuse institution.
Selon les documents officiels rendus publics dans la nuit de dimanche à lundi, le processus s’étalera sur la mi-juin. Le paiement des frais d’inscription, fixés à 60 000 FCFA, débutera dès le lundi 16 juin 2025 à l’Agence Comptable des Grandes Écoles, située à l’École Normale Supérieure (ENS).
Les candidats des filières Administration Économique et Financière (AEF) et Impôts ouvriront le bal. Ils seront suivis par la Diplomatie et la Gestion Administrative le 17 juin, l’Administration Parlementaire et Sanitaire et Hospitalière le 18 juin, puis le Travail et l’Administration Scolaire et Universitaire le 19 juin.
La phase suivante, celle de l’inscription pédagogique et administrative à l’ENA, prendra le relais dès le vendredi 20 juin 2025 et ce dans le même ordre par filière jusqu’au mercredi 25 juin. Cette officialisation met fin à une période d’incertitude pour les quelque 450 lauréats, qui patientaient depuis l’annonce de leurs résultats.

Une avancée attendue mais mitigée
Si cette annonce est une excellente nouvelle pour les futurs fonctionnaires, elle ne dissipe en rien l’ombre persistante de la polémique qui a entouré ce concours.
Depuis des mois, le collectif « Tous contre la fraude », composé de centaines de candidats recalés, n’a cessé de dénoncer des irrégularités, des dysfonctionnements informatiques et des cas de favoritisme qui, selon eux, ont entaché la crédibilité du processus.
L’officialisation de ce calendrier d’inscription, basée sur les résultats initiaux, est ainsi perçue par le collectif comme un camouflet.
Malgré leurs appels répétés à une enquête approfondie, une annulation partielle ou totale, et une révision impartiale, il semble que l’administration ait choisi d’aller de l’avant avec la liste établie.

Pour les autorités, l’enjeu est double. Il s’agit non seulement d’assurer le renouvellement des cadres de l’administration publique tout en affirmant une volonté de transparence et de lutte contre les passe-droits.
La mise en œuvre de ce calendrier, sans résolution concrète des accusations de fraude, pose la question de la crédibilité de ces engagements.
Alors que les futurs énarques s’apprêtent à franchir les portes de l’ENA, le concours d’août 2024 laissera un souvenir mitigé, symbole d’une transition complexe entre les promesses de « restauration » et les réalités parfois tenaces des pratiques anciennes.