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Santé publique: Quand l’hôpital, lieu de guérison, devient un danger.

Les cris de détresse venus des populations, souvent réduites au silence par la crainte, résonnent rarement dans les hautes sphères. Pourtant, à Koulamoutou, comme dans d’autres centres hospitaliers régionaux du Gabon, la réalité quotidienne des patients et de leurs familles est un véritable calvaire. Loin d’être des havres de guérison, ces établissements publics, censés incarner le droit fondamental à la santé pour tous, présentent des dysfonctionnements si graves qu’ils remettent en question la mission même du service public de santé.

Le Droit aux Soins Bafoué : L’Exemple de Koulamoutou

Les témoignages recueillis sont accablants.
Un cas récent survenu au Centre de Santé Urbain de Koulamoutou (ancien hôpital) illustre parfaitement les dérives inacceptables.

Un enfant nécessitant une transfusion sanguine vit son état de santé mis en péril par le refus d’un médecin, invoquant ses convictions religieuses personnelles pour justifier cet acte, ou plutôt cette absence d’acte médical essentiel.

Ce refus, qui contrevient aux principes déontologiques fondamentaux et au droit du patient à recevoir les soins nécessaires à sa survie, a contraint la famille à un transfert d’urgence vers l’Hôpital régional Paul Moukambi.

Un transfert qui s’est déroulé dans des conditions scandaleuses, à la charge financière de la famille, car le centre de santé est dépourvu de moyen de transport sanitaire.

C’est une double peine pour ces citoyens : non seulement le soin vital est refusé, mais la structure publique défaillante les force à des dépenses imprévues et un trajet potentiellement dangereux, vers un autre établissement, par ailleurs réputé plus coûteux. Où est la notion de service public universel et accessible dans ces conditions ?

L’Insalubrité, un Foyer d’Infection Toléré ?

Au-delà de cet incident grave, les conditions sanitaires des lieux d’hospitalisation sont un autre sujet d’indignation majeure.
Les riverains décrivent une « saleté intense » dans les hôpitaux, des lits d’hospitalisation dans un état tel qu’ils pourraient, paradoxalement, rendre les patients encore plus malades.

Accoucher, se remettre d’une opération ou combattre une infection dans un environnement insalubre est non seulement indigne, mais représente un risque sanitaire majeur.

Les infections nosocomiales, contractées à l’hôpital, sont une réalité mortelle dans des structures où l’hygiène est défaillante.

Comment est-il possible que de telles conditions règnent au sein d’établissements de santé sous la tutelle du Ministère de la Santé ? Où sont les protocoles d’hygiène élémentaire ? Où sont les contrôles réguliers ? Pourquoi laisse-t-on des citoyens, souvent démunis, se faire soigner dans des lieux qui constituent eux-mêmes un danger public ? Le droit à la santé inclut le droit à des soins prodigués dans un environnement sûr et propre.

Le Silence Contraint : Quand la Peur Paralalyse

Face à cette situation, une question se pose : pourquoi ces problèmes persistent-ils ? Les témoignages révèlent un climat de peur. Beaucoup de citoyens n’osent pas parler, craignant d’avoir des problèmes avec « le gouvernement ».

Cette crainte de représailles ou de conséquences négatives muselle les voix critiques et empêche une véritable reddition de comptes.

Pourtant, la dénonciation des dysfonctionnements est essentielle pour l’amélioration des services publics. Ce climat de peur interroge sur l’ouverture et la transparence des autorités face aux critiques constructives visant à améliorer la vie des populations.

Appel Urgent à l’Action des Autorités Sanitaires et Gouvernementales

Les situations décrites à Koulamoutou ne sont, hélas, pas isolées, comme en témoignent les expériences vécues dans d’autres hôpitaux régionaux. Elles pointent du doigt des défaillances structurelles qui nécessitent une réponse forte et immédiate des plus hautes autorités de l’État et du Ministère de la Santé.

La population gabonaise, qu’elle soit riche ou pauvre, a droit à des soins de santé décents et sécurisés. Aller à l’hôpital ne doit pas se transformer en une épreuve supplémentaire ou un risque pour sa propre vie.

Il est temps que l’État assume pleinement sa responsabilité et investisse réellement dans un système de santé qui soigne, protège et respecte la dignité humaine. L’heure n’est plus aux constats, mais à l’action urgente et décisive.

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