Critiques

Lambaréné : tensions au marché du 2ᵉ arrondissement sur fond de désinformation et de discours xénophobes

Le lundi 11 août 2025, le tout nouveau marché du 2ᵉ arrondissement de Lambaréné, symbole d’un investissement social voulu par le président Brice Clotaire Oligui Nguema pour soutenir les ménages modestes, a été le théâtre de tensions inattendues.Des troubles y ont éclaté, attisés par certains activistes affirmant avoir joué un rôle dans la récente campagne présidentielle. Leurs revendications, mêlant excès de zèle, désinformation et propos à caractère xénophobe, ont perturbé la quiétude des commerçants et riverains.

Face à la polémique, le délégué spécial de l’arrondissement a tenu à clarifier la situation. L’attribution des emplacements dans ce marché flambant neuf s’est effectuée de manière concertée avec les associations de commerçantes du Moyen-Ogooué et du marché du Tchad.« Les premières installées sont celles qui avaient été déguerpies de l’ancien site », a précisé l’édile. Par la suite, un recensement des vendeuses opérant sur l’axe Issac–débarcadère a permis de les intégrer progressivement, suivant un plan de relogement précis.

Constatant que la capacité initiale du marché ne suffisait pas, la mairie a lancé des travaux d’extension : couverture de la cour, ajout d’étals supplémentaires… Des aménagements financés exclusivement sur le budget municipal.

Mettre fin aux dérives discriminatoires

Le délégué spécial a également dénoncé les tentatives de récupération xénophobe.« Ce marché est là pour nourrir toute la population. Si nous chassons les femmes commerçantes expatriées, les Gabonaises seules pourront-elles approvisionner la ville ? » a-t-il interrogé.

S’il admet qu’il faut garantir un espace aux vendeuses gabonaises, il met en garde contre les discours discriminatoires, rappelant que l’enjeu premier reste la disponibilité et l’accessibilité des denrées pour tous.

Quand l’information déformée fragilise la cohésion sociale

Cet épisode illustre les dégâts que peuvent provoquer les rumeurs et la manipulation des faits. Les marchés publics, fruits d’une volonté politique et d’un effort collectif, devraient rester des lieux de service à la population, et non se transformer en arènes de règlements de comptes ou de luttes d’influence.

La « gabonisation » de certains secteurs économiques, notamment le transport sururbain, la pêche artisanale ou le petit commerce, est une ambition légitime lorsqu’il s’agit de protéger les intérêts nationaux et d’offrir plus d’opportunités aux citoyens. Cependant, elle ne peut et ne doit pas servir de prétexte à la stigmatisation ou à l’exclusion de communautés étrangères qui participent également à la dynamique économique locale.

Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a bâti une partie de son projet politique autour du slogan « rendre aux Gabonais leur dignité ». Une vision qui, pour rester fidèle à ses fondements, ne peut s’accomplir par l’humiliation d’autrui. Rappelons qu’il existe aussi de nombreux Gabonais vivant à l’étranger, qui espèrent être traités avec équité dans leurs pays d’accueil.

La vraie dignité réside dans la capacité à défendre ses intérêts sans perdre de vue les valeurs d’hospitalité, de tolérance et de respect mutuel qui cimentent une nation.

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