

À Lébamba, dans département de la Louetsi Wano, l’annonce de la construction des ponts d’Idembé et de Bongolo, inspectés ce dimanche 2 novembre 2025 par le Ministre des Travaux Publics, Edgard Moukoumbi, dépasse le cadre de la simple infrastructure. Pour les populations locales, ces projets représentent la promesse d’un désenclavement économique et d’une amélioration tangible de leur quotidien.
Attendus depuis longtemps, ces deux ouvrages, dont le lancement a été validé par le Président de la République, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, symbolisent un tournant pour une région au fort potentiel agricole mais freinée par des obstacles logistiques quasi permanents.
Mettre fin au calvaire de la traversée

Pour comprendre l’importance du futur pont d’Idembé, il faut imaginer le quotidien des habitants de la commune de Lébamba et du district de Nzénzélé. Leur lien actuel, un bac sur la rivière Louetsi, dont les pannes récurrentes paralysent toute activité.
Une panne de huit mois a récemment eu des conséquences dramatiques, incluant la perte de vies humaines faute de pouvoir évacuer les malades à temps et des femmes accouchant en chemin, incapables de rejoindre l’hôpital.
Les agriculteurs, qui font la richesse de ce « grenier du sud du Gabon », sont parmi les plus pénalisés.

« Quand le bac est en panne, nos récoltes pourrissent ici. Impossible de les vendre à Mouila ou même à Libreville », déplore un agriculteur local.
Le futur pont de 280 mètres, prévu pour être livré dans 30 mois, permettra de garantir la continuité des échanges et d’assurer un acheminement fluide des productions, stimulant ainsi l’économie de toute une région
Un accès vital à la santé et à l’éducation

À quelques kilomètres de là, le pont de Bongolo est tout aussi stratégique. L’actuel pont à voie unique est un goulot d’étranglement permanent sur la route menant à l’hôpital de Bongolo, une institution de renommée qui accueille des milliers de patients par an, venant de tout le Gabon.
La route menant à l’hôpital est elle-même dans un état de dégradation avancé, rendant le parcours difficile pour les usagers et les ambulances.
Le nouvel ouvrage, long de 120 mètres et doté de deux voies, fluidifiera un trafic aujourd’hui congestionné.

Il pourra supporter des charges jusqu’à 70 tonnes, contre 30 actuellement, permettant le passage de véhicules lourds et facilitant l’approvisionnement de cet hôpital vital, qui a dû par le passé faire venir de l’oxygène depuis des localités situées à 10 heures de route.
« C’est une question de vie ou de mort. Un accès rapide et sûr à l’hôpital de Bongolo sauvera des vies », confie une infirmière. Pour les élèves du lycée de l’Alliance chrétienne de Bongolo, c’est aussi la fin d’un trajet quotidien devenu aléatoire.



