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Tuberculose à Nkolabona : un système social et sanitaire à l’agonie

L’histoire tragique de la famille Nguema Mendame, décimée par une suspicion de tuberculose dans le village de Nkolabona, est le symptôme clinique d’une profonde défaillance des services publics gabonais.

Derrière le drame humain se cache la réalité d’un État dont les filets de sécurité sociale et sanitaire sont si troués qu’ils laissent passer des familles entières.

Alerte citoyenne face aux absences institutionnelles

Le premier signal d’alarme n’est pas venu d’un dispensaire, d’un agent de santé communautaire ou d’un service de veille sanitaire. Il a fallu l’intervention d’un curé, l’abbé Stanislas Nzue, pour que les autorités soient informées d’une situation qui perdurait depuis « environ cinq mois ».

Comment douze personnes, dont dix enfants, peuvent-elles souffrir et dépérir pendant près de six mois dans l’indifférence des structures censées les protéger ?

L’action louable du prêtre met en lumière l’absence criante d’un maillage sanitaire et social de proximité incapable de détecter et de prendre en charge la détresse des Gabonais.

L’impuissance avouée d’un Hôpital Régional

Le Centre hospitalier régional d’Oyem (CHRO), pourtant la principale structure de santé de la province, avoue son impuissance.

Confrontés à une urgence vitale, ses responsables ont dû faire un tri macabre, ne prendre en charge que trois des cinq enfants les plus gravement atteints, « faute d’un budget conséquent ».

Cette décision, aussi pragmatique soit-elle pour les soignants, est un aveu d’échec politique retentissant. Un hôpital régional, pilier du système de santé, n’a pas les ressources nécessaires pour faire face à une crise locale qui touche une douzaine de personnes.

La situation relève d’un foyer infectieux dont la gestion devrait relever des missions fondamentales et financées de l’établissement.

L’appel au sommet, confession d’un système décentralisé en panne

En dernier ressort, le personnel médical et la famille n’ont d’autre choix que de lancer « un appel aux plus hautes autorités du pays ».

Cet appel, devenu un réflexe au Gabon, est la dernière confession d’un système de santé malade. Il témoigne d’une centralisation excessive du pouvoir et des ressources, où les échelons locaux et provinciaux sont dépourvus de l’autonomie et des moyens nécessaires pour agir.

Le cas de la famille Nguema Mendame illustre aisément l’impuissance d’un État qui n’est pas capable d’accomplir son unique mission de protéger ces citoyens.

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