

Le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a promis un scrutin législatif et local exemplaire pour le 27 septembre. Mais cette assurance se heurte au scepticisme d’une classe politique et d’une société civile échaudées par des décennies de contestations électorales. Les mécanismes de contrôle seront la clé de la crédibilité du vote.
Lors de son adresse à la Nation, la veille de l’ouverture de la campagne électorale, Brice Clotaire Oligui Nguema a insisté sur le fait que les élections à venir « se dérouleront dans la transparence ».
Pour étayer son propos, il a pris pour modèle l’élection présidentielle d’août 2023, scrutin dont les résultats contestés ont justement servi de catalyseur au coup d’État.
Cette référence paradoxale, illustre toute la complexité de l’équation nationale, comment bâtir la confiance sur les cendres de la méfiance ?

La promesse présidentielle repose sur des piliers concrets, la présence d’observateurs nationaux et internationaux, et une couverture médiatique équitable sous la supervision de la Haute Autorité de la Communication (HAC).
Si sur le papier, ces garanties semblent solides, dans la réalité par contre, elles soulèvent une série de questions critiques qui animeront le débat jusqu’au jour du vote.
La HAC, de son côté, aura la lourde tâche de garantir un accès juste aux médias publics pour tous les candidats. Son impartialité sera scrutée à la loupe, car l’équilibre du temps de parole fut un point de friction constant lors de la présidentielle.

Face à ces promesses, l’opposition et une large frange de la société civile restent prudentes. « Les déclarations d’intention ne suffisent plus.
Nous attendons des actes concrets et des garanties juridiques » peut-on entendre des candidats.
« L’histoire électorale de notre pays nous oblige à la vigilance. »Cette vigilance se portera notamment sur le rôle des observateurs internationaux.
Seront-ils de simples témoins ou auront-ils un accès total et sans entrave à toutes les étapes du processus pour produire un rapport que nul ne pourra contester ?

Au final, la réussite du 27 septembre ne dépendra pas de la victoire d’un camp ou d’un autre, mais de la perception collective du processus.
Le régime joue une part essentielle de sa crédibilité sur sa capacité à organiser des élections qui, pour la première fois depuis longtemps, ne laisseront pas un goût d’inachevé. Le verdict des urnes sera aussi et surtout le verdict de la confiance.
Le Gabon a une occasion unique de réconcilier ses citoyens avec le vote. Il reste à voir si les mécanismes mis en place seront à la hauteur de cette ambition historique.