
La disparition tragique d’Aaron Boupendza, l’attaquant gabonais de 28 ans décédé suite à une chute du 11e étage de son immeuble en Chine, a plongé le monde du football dans la consternation. Cependant, le mystère entourant ce drame a rapidement engendré une vague inquiétante de fausses informations.
Depuis l’annonce du décès survenu le mercredi 16 avril en Chine, les réseaux sociaux et certaines plateformes en ligne sont inondés de rumeurs et de montages fallacieux.
La dernière en date est la diffusion d’une photo d’un homme présenté à tort comme l’assassin présumé du footballeur gabonais, accompagnée d’appels à l’action incitant l’État à exercer des pressions sur les autorités chinoises pour obtenir « justice ».
Une vérification rigoureuse par recherche d’image inversée a rapidement démenti cette allégation. L’individu en question est en réalité un mannequin posant pour une marque asiatique de vêtements traditionnels chinois.

Peu après l’annonce du décès de l’international Gabonais, une autre fausse information a circulé ; une vidéo montrant une personne chutant d’un immeuble et atterrissant sur un véhicule, présentée comme étant Aaron Boupendza.
Là encore, une recherche d’image inversée a révélé la supercherie. La personne dans la vidéo est une femme de 80 ans résidant à Iekaterinbourg, la quatrième plus grande ville de Russie.
Cette prolifération de « fake news » semble principalement motivée par la course aux « likes » et au « buzz ». Les diffuseurs de ces informations erronées cherchent à attirer l’attention en exploitant l’émotion suscitée par le décès et le besoin légitime des internautes de comprendre les circonstances de cette tragédie.

Au-delà de leur caractère moralement répréhensible, ces actes sont punis par la loi gabonaise. L’article 93 du Code pénal stipule clairement que : « La diffusion ou la reproduction, par quelques moyens que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé l’ordre public ou sera susceptible de le troubler, est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 3 000 000 de francs au plus ».
Par ailleurs, le mannequin chinois injustement accusé pourrait légitimement engager des poursuites pour diffamation.
Face à cette situation, il est impératif d’appeler à la responsabilité de chacun. La vérification scrupuleuse des sources d’information avant tout partage ou relais est cruciale.
Les nouvelles à caractère sensationnel ou celles qui contredisent les informations officielles doivent être considérées avec la plus grande prudence.
Dans cette période de deuil et d’interrogation, la désinformation ne fait qu’ajouter à la douleur de la famille et entrave la recherche de la vérité.