En dépassant largement son objectif de levée de fonds, l’État gabonais envoie un signal fort aux investisseurs. Au-delà des chiffres, ce succès de 119,9 milliards de FCFA est le fruit d’une ingénierie financière habile et marque la restauration de la crédibilité de la signature souveraine du pays sur le marché régional.
Avec un taux de souscription de 141,07 %, l’emprunt obligataire « EOG 2025 à tranches multiples » lancé par le Gabon est bien plus qu’une simple opération de financement réussie.
Avec la mobilisation de 119,9 milliards de FCFA là où il n’en visait que 85 milliards, le Trésor Public gabonais, a orchestré un véritable plébiscite sur la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac).
Ce succès repose en grande partie sur une structure d’émission judicieuse avec un mécanisme à double détente.
Une tranche A sur 2 ans à 5,6 %, idéal pour les investisseurs en quête de placement sécurisé et à court terme et une tranche B sur 3 ans à 6 %, plus attractive pour ceux qui visent un rendement supérieur et sont prêts à s’engager sur une maturité légèrement plus longue.
L’appétit des marchés pour la dette gabonaise contraste avec les difficultés rencontrées par l’émission précédente, « EOG 2024 », qui avait dû être prolongée à plusieurs reprises pour atteindre péniblement ses objectifs.
Par sa capacité à mobiliser massivement l’épargne régionale, le Gabon renforce sa position et diversifie ses sources de financement, réduisant sa dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds traditionnels.
L’opération « EOG 2025 » illustre parfaitement comment une stratégie financière intelligente, couplée à un environnement perçu comme stable, peut transformer la perception d’un risque et redonner à un État toute sa crédibilité sur les marchés.
