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Mercato en berne : les Panthères sont-elles prêtes pour les défis de 2025 ?

À deux mois du début des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et cinq mois avant la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, l’équipe nationale gabonaise donne des signaux inquiétants. Un mercato estival timide, des choix de carrière discutables, un manque de compétitivité généralisé : les Panthères abordent ces échéances cruciales dans un flou inquiétant.

Le contexte est clair : le Gabon jouera une bonne partie de son avenir footballistique entre octobre 2025 et février 2026. D’un côté, la route vers le Mondial nord-américain débute dans deux mois avec des matchs couperets ; de l’autre, la CAN 2025 au Maroc exigera un effectif en pleine forme, compétitif et tactiquement prêt. Mais au lieu d’une montée en puissance collective, le mercato d’été 2025 révèle un paysage figé, voire inquiétant. Alors que les nations rivales renforcent leurs effectifs et placent leurs joueurs dans des clubs exposés aux joutes africaines et européennes, les internationaux gabonais eux, stagnent… ou reculent.

Des transferts qui font débat

Denis Bouanga, auteur de belles saisons en MLS avec Los Angeles FC, semble piégé dans un confort américain. Il a décliné des offres sérieuses, dont celle du LOSC Lille en Ligue 1 française, un choix qui aurait pu le replacer sur la scène européenne. Résultat : pas de retour en Ligue des champions, ni en Ligue Europa, donc peu de visibilité pour celui qui reste pourtant une arme offensive majeure.

Autres cas symboliques : Johan Obiang et Anthony Oyono Obissa, désormais coéquipiers en National 1 avec l’US Orléans (D3 française). À 25 ans, Obissa, considéré comme un talent d’avenir, s’enfonce dans l’anonymat, tandis qu’Obiang peine à retrouver la moindre exposition depuis plusieurs saisons. Des trajectoires incompréhensibles pour des éléments pressentis comme piliers défensifs.

L’énigme des gardiens

Le poste de gardien n’échappe pas à cette confusion. Loïc Owono Ella, ancien du Vita Club (Congo), est revenu discrètement en Guinée, sans impact. De son côté, Junior Bekale, considéré comme le meilleur portier du championnat gabonais, a rejoint le Hafia FC, une décision vivement critiquée par les supporters qui espéraient le voir franchir un vrai cap en Afrique du Nord ou en Europe.

Une armée de joueurs sous-exposés

Les cas se multiplient. Kanga Guelor, milieu de terrain expérimenté et pilier de la sélection, a quitté l’Étoile Rouge de Belgrade, un club habitué de la Ligue des champions, pour rejoindre la D2 turque. Mario Lemina et Pierre-Emerick Aubameyang restent, eux, parmi les rares à jouer la Ligue des champions cette saison avec Galatasaray et Marseille, sauvant l’honneur d’un groupe globalement peu compétitif.

Plus grave encore, des cadres comme Bruno Ecuele Manga, André Biyogo Poko ou Noah Lemina évoluent en deuxième ou troisième division, voire sans club comme Jérémie Obounet. Anthony Oyono, malgré une belle saison avec Frosinone, n’a attiré aucun club de Serie A. D’autres comme Loyce Mbaba stagnent en Côte d’Ivoire, au sein de clubs non engagés en compétitions africaines.

Le mutisme du National Foot 1

Et pendant ce temps, au Gabon, les joueurs du championnat local sont en vacances prolongées, sans informations officielles sur la date de reprise de la compétition. Aucun transfert vers l’étranger notable, aucun stage de préparation collectif… un immobilisme inquiétant. La LINAFP garde le silence alors que le championnat devait justement permettre de faire émerger une relève plus locale et motivée.

Quelques lueurs d’espoir

Il faut tout de même noter quelques trajectoires stables. Jacques Ekomie et Jim Allevinah poursuivent leur progression à Angers, tandis que Shavy Babicka a rejoint Toulouse, avec pour objectif de s’imposer en Ligue 1. Des exemples rares de constance et de prise de risque mesurée. Côté cadre, Mario Lemina et Aubameyang offrent encore un minimum de garanties sur l’expérience, le rythme et le leadership. Mais ils ne pourront pas tout faire seuls.

Le moment est venu de repenser les trajectoires de carrière avec plus de lucidité et d’ambition. Si le Gabon veut aborder ses prochaines échéances avec crédibilité, il faudra que les joueurs évoluent dans des contextes plus compétitifs, que la reprise locale soit structurée et que la préparation du groupe national s’intensifie. L’heure n’est plus à la complaisance : seules la rigueur, l’anticipation et l’exigence collective permettront aux Panthères de jouer pleinement leur chance en 2025.

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