Microfinance : La confiance des usagers propulse les dépôts vers de nouveaux sommets

Le secteur de la microfinance au Gabon témoigne d’une vitalité remarquable en 2024, notamment en ce qui concerne la collecte de dépôts de la clientèle. Selon les récentes données publiées par le ministère de l’Économie, les encours ont enregistré une impressionnante progression de 35,8 % sur une base annuelle.
Ce bond significatif illustre une confiance grandissante des usagers envers les établissements de microfinance (EMF), et ce, malgré un contexte économique global marqué par une certaine prudence. Plus révélateur encore, au seul quatrième trimestre de 2024, les dépôts ont connu une croissance fulgurante de 25,9 %.
Une dynamique positive en partie attribuée aux campagnes commerciales proactives déployées par les principaux acteurs du secteur, cherchant à attirer de nouveaux clients dans un environnement de plus en plus concurrentiel. L’analyse de la composition des dépôts révèle une nette préférence pour les solutions à vue.
Les dépôts à vue représentent environ 75 % des encours totaux. Cela souligne un besoin de liquidités et une utilisation des EMF comme lieux privilégiés pour la gestion quotidienne de l’épargne.

Cette prédominance interroge sur les motivations profondes des épargnants c’est à dire, la recherche de sécurité, l’accessibilité des services, ou encore l’adéquation des offres aux besoins immédiats.Elle soulève des questions importantes sur le rôle croissant des EMF comme réceptacles de l’épargne populaire.
Comment expliquer cette confiance accrue ? Est-ce un signe de la bancarisation progressive de segments de la population auparavant exclus des circuits financiers traditionnels ? Ou reflète-t-il une perception des EMF comme des institutions plus accessibles et adaptées à leurs besoins d’épargne ?
Il sera crucial d’observer dans les prochains mois si cette tendance à la forte accumulation de dépôts se maintient et comment elle impactera la capacité des EMF à octroyer des crédits et à soutenir l’inclusion financière à plus grande échelle.

L’année 2024 marque indéniablement un tournant dans la relation entre les usagers gabonais et les institutions de microfinance, plaçant la collecte de dépôts au cœur de leur développement.