Mondial 2026: Entre prière et absence de projet, la FEGAFOOT en panne d’ambition ?

Lors du 63e congrès ordinaire de la FEGAFOOT, tenu le 29 juin 2025, le président de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) et 3e vice-président de la Confédération africaine de football (CAF), Pierre Alain Mounguengui, a déclaré: « Prions ensemble pour que nous aussi, nous inscrivions le nom de notre pays au Mondial 2026 ». Une phrase lourde de symboles… et de vide. À un an de la grand-messe du football mondial, cette sortie interpelle autant qu’elle inquiète.
Une prière en lieu et place d’un plan
Dans un contexte où les nations africaines multiplient les investissements et les réformes pour accéder à la Coupe du monde, entendre un haut responsable du football gabonais invoquer la prière comme stratégie principale ressemble à un aveu d’impuissance. La qualification à une compétition aussi exigeante que le Mondial ne s’improvise pas. Elle se prépare. Elle se planifie. Elle se gagne sur le terrain, mais surtout en coulisses, grâce à une vision claire, des moyens adéquats, et une mobilisation nationale.
L’absence criante de projet sportif
Depuis plusieurs années, le football gabonais est en perte de vitesse. Pas de ligue professionnelle stable, pas de championnat régulièrement disputé, des infrastructures à bout de souffle, une détection des jeunes talents quasi inexistante, et des entraîneurs locaux souvent livrés à eux-mêmes. Dans ce paysage morose, le manque de résultats ne surprend plus. Ce qui surprend en revanche, c’est l’absence de remise en question des dirigeants.Au lieu de présenter une feuille de route, un audit du système ou même un programme d’urgence, la FEGAFOOT en est réduite à espérer un miracle. Mais le Mondial ne s’offre pas aux rêveurs : il se mérite.
Des responsabilités éludées au sommet
Pierre Alain Mounguengui, en poste depuis plus d’une décennie, cumule les mandats à la tête de la FEGAFOOT tout en grimpant les échelons au sein de la CAF. Mais que laisse-t-il derrière lui au Gabon ? La gouvernance de la fédération est régulièrement pointée du doigt pour son opacité, son immobilisme et l’absence de résultats palpables. La jeunesse gabonaise, passionnée de football, attend autre chose qu’un appel à la prière : elle veut un avenir, des perspectives, des sélections performantes et des clubs structurés.
Quand le manque de vision se camoufle derrière la foi
Le football ne se joue pas à genoux, mais debout. L’aveu de Pierre Alain Mounguengui en dit long sur la déconnexion entre les discours fédéraux et la réalité du terrain. Le Gabon ne manque ni de talents, ni de passion, mais il manque cruellement de leadership éclairé. À défaut de qualification, la FEGAFOOT devrait au moins offrir une lueur d’espoir crédible à ses supporters. À ce stade, même la foi ne suffira pas.